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Résumé
Dix nouvelles noires entraînant le lecteur dans une exploration sensorielle autour du toucher.
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4 avis sur ce livre
- Chris5867- 19/10/2022Du bout du doigtAprès avoir exploré la vue (« Regarder le Noir »), l’odorat (« Respirer le Noir ») et l’ouïe (Ecouter le Noir »), voilà le 4ème sens, le toucher. Le recueil se compose de 10 nouvelles avec une petite coquetterie : la nouvelle « 8118 » est présente deux fois, une fois en ouverture racontée à l’envers, une fois en clôture racontée à l’endroit. Même si il y a quelques jolie surprises, je trouve que ce 4ème recueil est assez nettement inférieur aux trois précédentes, la faute à mes yeux (mais c’est très subjectif), à un peu trop d’anticipation, de fantastique et presque de science-fiction et moins de noir au sens où moi je l’entends et je l’aime. Petit survol du livre… En commençant par la meilleure de toutes à mes yeux, déjà évoquée « 8118 », signée à 4 mains par Franck Thilliez et Laurent Scalese. Au-delà de l’exercice de style malin, c’est la plus cynique, la plus ironique et la plus cruelle. Elle traite du commerce des armes et du crime, sorte de mélange réussi entre « Minority Report » et « Lord of War », deux films de grande qualité. Rien que cette nouvelle mérite la lecture du recueil. J’ai bien aimé aussi « L’Ange de la Vallée » de Solène Bakowski (une variation moyenâgeuse autour du trafic des reliques sacrées) et « Zeru Zeru » de Maud Mayeras, sur le cauchemar vécus par les albinos en Afrique. A bien y réfléchir, ces deux nouvelles se ressemblent énormément. « Une Main en Or » de Jacques Saussey est beaucoup plus proche d’un thriller classique, il évoque la rivalité forcenée qui règne dans les concours de musique classique et les dérapages que cela peut supposer. Elle est assez réussie, bien que très lisible et manquant un tout petit peu d’originalité et de surprise. C’est un peu le même défaut pour l’histoire adultère de « Retour de Soirée » de Valentin Musso, un petit trop prévisible. « Signé » de Benoit Philippon n’est pas mal du tout non plus, elle met en scène une tatoueuse devenue star et dont les œuvres sont l’objet d’un commerce sanguinaire. Là encore, le dénouement est réussi, même si la nouvelle est assez glauque et sanglante. « Mer Carnage » (Eric Cerrière) et « L’Ombre de la Proie » (Ghislain Gilberti) ne m’ont en revanche pas convaincue, trop éloignées du polar, trop versées dans le fantastique et même l’horreur. Si la première parle de la psychologie des sérials killer, la fin est tellement étrange qu’elle laisse dubitative. L’ « Ombre de la Proie » démarrait tellement bien, c’est dommage de la voir verser sur la fin dans le n’importe quoi ! Je termine par « No Smoking », très intrigante au début, bien construite mais qui là, pour le coup, à force de coups de théâtre et de faux semblants n’est pas loin de donner un final incompréhensible ! Deux hommes d’affaires coincés dans un ascenseur dans les années 70, une cohabitation forcée qui part mal, et qui finit encore plus mal ! Bonne idée gâchée par un peu trop de rebondissements et de retournement de situations. Il me reste désormais un dernier sens à explorer : le goût. Affaire à suivre…20
- Petillenana- 12/07/2022PerturbantEncore une fois prise au piège de ces sacrées plume réunies dans ce nouvel opus. Ma préférée sera celle de Maud Mayeras qui m’a chamboulé tous les sens mais surtout les émotions.20
- Amalia11- 15/12/2022Encore une réussiteAprès nous avoir fait Écouter le noir dans toute sa terrible musicalité, les éditions Belfond nous avaient gardés les yeux écarquillés devant Regarder le noir. Ici c'est est le sens du toucher qui est désormais mis à l'honneur. Toujours sous la direction d'Yvan Fauth, onze auteurs relèvent le défi et présentent leur idée du Noir, dans ce qu'il a de plus palpable. Le dénouement de certaines nouvelles est prévisible, bien sûr, mais l'exercice est à mon sens toujours respecté. L'ensemble, comme les recueils précédents, est très homogène et je ne me souviens pas d'un seul texte qui m'aurait paru ne pas être à sa place. J'ai, encore une fois, découvert des auteurs que je ne connaissais pas et c'est là le grand intérêt de ce genre de projet. Si vous voulez vous procurer quelques frissons pendant cette période de forte chaleur, vous savez vers quel livre vous tourner !10
- Aude Bouquine- 14/11/2021Des nouvelles immersives, envoûtantes et sombres à découvrir d’urgence !« Il était une fois 11 auteurs superbes qui avaient décidé de s’engager dans l’écriture d’un recueil. Auparavant, ils s’étaient cantonnés dans des travaux bien peu passionnants. (Écrire un roman sans contrainte prédéfinie c’est tellement monotone…) Alors moi, Yvan, j’ai mis des paillettes dans leurs vies. Accompagné de ma drôle de dame éditrice de son état, je les ai sortis de leurs habitudes pour les engager et je ne le regrette pas, car se sont vraiment de drôles d’auteurs ! » Ça vous rappelle quelque chose ? Nous avons connu Charlie et ses drôles de dames, aujourd’hui venez à la rencontre d’Yvan et de ses drôles d’auteurs. Des auteurs surprenants, étonnants, insolites. Après « Écouter le Noir » et « Regardez le Noir, », le maître d’ouvrage légèrement tortionnaire sur les bords impose une nouvelle contrainte dans sa quête un peu obsessionnelle des 5 sens : le toucher. Autour de lui, 11 auteurs ont décidé de relever le défi en laissant s’exprimer leur imagination débridée, assez révélatrice de leurs petites obsessions/névroses/idées fixes destinées à nous faire trembler. Chacun a décidé d’imaginer sa propre définition du toucher. Pour certains ce sera palper, entrer en contact physique, pour d’autres, atteindre un but, ou encore remuer, atteindre l’âme, blesser. Après la lecture du recueil, le lecteur est en phase avec Éric Cherrière : « Une impression, comme de toucher des ténèbres, que je n’avais jamais ressentie et que je n’ai jamais plus éprouvée par la suite au cours de ma carrière (…) ». Ghislain Giberti exacerbe nos peurs « Les monstres sont nombreux, tapis dans les ombres. », Michaël Mention enfonce le clou : « Cette puanteur, ténèbres insidieuses si présentes qu’il pourrait les palper. Les toucher. Toucher le noir, là, tout autour. » Certaines nouvelles vont vers le thriller, d’autres sont plus de l’ordre du roman noir ou de l’approche psychologique, mais toutes réveillent les monstres tapis dans les synapses de nos cerveaux ou au fond de nos âmes. Contrairement à l’écoute ou à la vue, le toucher représentait à mon sens un exercice bien plus difficile à explorer. J’étais donc très curieuse de découvrir comment les auteurs s’en étaient sortis. Je crois pouvoir dire que la mission qui leur a été confiée est plus que réussie. Chacun dans leur style, ils ont arpenté les chemins du noir sans jamais faillir, tout en faisant preuve d’une belle originalité. Comme pour les deux précédents opus, « Toucher le noir » nous entraîne dans une formidable aventure sensorielle. « Noir. Noir total. Noir infini, animé de gracieuses arabesques. Abîme magnétique, palpitant de mystère, si organique qu’il pourrait presque le toucher, la toucher, lui caresser la joue et l’enlacer comme au premier jour, ce qu’il fait tendrement. » (Michaël Mention) Franck Thilliez et Laurent Scalese s’associent autour du palindrome « 8118 » pour nous offrir deux nouvelles traitées de manière inédite. Leur jubilation est perceptible et contagieuse ! Valentin Musso expérimente un dîner inédit et un « Retour de soirée » au dénouement jouissif. Solène Bakowski nous présente « L’ange de la vallée » et creuse l’avidité humaine au rythme de sombres croyances. Benoît Philippon nous imprime le M « Signé » de sa nouvelle sur la peau par l’intermédiaire d’une tatoueuse assez facétieuse. Eric Cherrière donne tout son sens au mot vengeance dans « Mer carnage » une nouvelle à la thématique très actuelle. Michaël Mention réveille notre claustrophobie en nous enfermant dans un ascenseur portant la mention « No smoking » Danielle Thiéry nous entraîne au concours Chopin à Paris, salle Pleyel, compétition musicale où « Les doigts d’honneur » ne frappent pas seulement sur les claviers. « L’ombre et la proie » de Ghislain Gilberti fait remonter des réminiscences d’un certain petit Chaperon rouge… Jacques Saussey arpente les couloirs d’une prison et brosse le portrait d’« Une main en or », un artiste au talent vertigineux. Maud Mayeras nous escorte dans un mode de sorcellerie où « Zeru Zeru » fait loi et où avoir la peau blanche est une malédiction. Ce que je trouve fascinant c’est qu’au jeu du blind test, chaque auteur reste fidèle à sa manière d’écrire, à son style et à sa marque de fabrique, sans verser dans la facilité : la plongée immersive dans les cinq sens de Michaël Mention, la noirceur de Ghislain Gilberti, l’écriture tripale de Maud Mayeras, l’obscurité et la lumière de Solène Bakowski, la thématique de la famille et du couple de Valentin Musso, l’humour (noir) de Benoît Philippon, les problématiques sociétales d’Éric Cherrière, les atmosphères travaillées de Jacques Saussey, le don du polar de Danielle Thiery, les jeux de stratégie et d’esprit du duo Thilliez/Scalese. Vous aurez compris quel plaisir j’ai eu à les retrouver chacun dans leur univers, le bonheur d’effleurer le sens de leurs textes, la délectation de palper leurs versions singulières du toucher. « Toucher.Toucher le noir. Braver l’inconnu, traverser la nuit et accéder enfin à la lumière, la vérité ultime qui donnera tout son sens à l’existence. » (Michaël Mention)00
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