Beloved

J’ai eu un petit peu de mal à me faire au style d’écriture nouveau pour moi et complexe de Toni Morrison au départ. Puis, avançant dans le récit, j’ai été absorbé par ce livre qui m’a profondément bouleversé. En le finissant, je n’avait qu’une envie: le recommencer.

Beloved part d’une femme, Sethe, qui a tué sa fille et celle-ci hante aujourd’hui sa maison et sa famille. L’histoire reconstitue petit à petit le passé des personnages à travers des discussions à demi-mots, des souvenirs tuent qui refont surface. On est mélangés aux temps du passé, du présent, de l’imaginaire, on se fond dans la plume de Toni Morrison. Et quelle plume ! Elle oscille entre le sublime, le doux, le poétique et le brut, le vrai, ce qu’on ne veut pas entendre; ce qui rend ses lignes puissantes et marquantes. En bref, je ne peux que recommander ce livre qui a été pour moi une vraie claque, chaque chapitre étant ensorcelant à sa façon. Bonne lecture !

L'histoire est intéressante. Le roman est toutefois difficile à suivre en raison des vas et viens incessants dans le temps et du style très imagé de Toni Morrisson.

À lire avec ses entrailles, les tripes à l'air, une réserve de mouchoirs. Un livre dur mais sûrement nécessaire, libérateur autant qu'il est douloureux. Hommage à la littérature - en ceci que le récit remplit sa fonction de nous faire pénétrer des vies qu'on n'a pas toujours le courage d'imaginer - ce livre est aussi une ode à la poésie, à la magie, à la résilience, à l'héritage de nos ancêtres. Je l'ai lu il y a longtemps mais il me semble encore entendre la voix de Beloved...

Toni Morrison n’a pas une écriture facile à aborder. Elle manie les retours en arrière, les histoires qui s’imbriquent et les non-dits. Mais c’est un magnifique roman qui parle de l’amour maternel, d’un acte tragique mais d’une certaine manière courageux. De la culpabilité, du pardon. Et surtout, de la difficile condition des esclaves. C’est l’histoire d’une mère, dans les années 1870, qui choisit d’ôter la vie à sa fille afin de lui épargner une vie d’esclave et les sévices qui en découlent.