L'oiseau bleu

Un plongeons dans les ténèbres, là où la couleurs n'a pas sa place.. Takashi Murakami s'attaque à des sujets difficiles : la mort d'un être cher et plus particulièrement celle de son enfant, le syndrome d'éveil non-répondant aussi appelé "état végétatif" ainsi que la maladie d'Alzeihmer. Tout y est dépeint, avec justesse dans le propos comme dans le trait : la violence des deux accidents, la triste réalité des hôpitaux, comme celle des aidants familiaux, le deuil et son tsunami d'émotions (colère, désespoir, rédemption..). Alors, tout se construit et se déconstruit, le passé se mélange avec le présent et inversement, tout n'est que mouvement.. « Le soleil se couche pour se lever à nouveau... Le corps attend patiemment le jour où il redeviendra une somme de particules... L'esprit, lui existe dans ce garçon attentif. Dans cet autre qui lisait les mots couchés sur des pages blanches. Dans ceux qui avaient ressenti sa présence ! D'une personne à l'autre il vit déjà. à nouveau... »

Coup de cœur pour l'histoire et les dessins sont à la hauteur de la beauté du récit. Comment traiter 2 thèmes aussi terribles que la perte d'un enfant et la maladie sans tomber dans le pathos, Murakami le fait tout en délicatesse et même humour. Ce manga m'a beaucoup touchée et loin de nous faire larmoyer il nous gonfle le cœur d'espoir et d'envie d'aller faire du bien autour de nous. Recommandé les yeux fermés, à lire sans modération et à offrir pour que l'oiseau touche de sa grâce le plus grand nombre.