Terres voraces

Commencé par hasard et fini 1h30 plus tard, ce roman est d'une force saisissante. Plus médiatisé, ce type d'ouvrage pourrait bousculer les consciences. Le texte est ciselé, sans fioritures. Il atteint son but . Qu'on s'intéresse à l'Amérique du Sud et au Mexique en particulier ou non, cela n'a aucune importance. C'est une histoire d'humanité et de la place que la politique et les intérêts économiques veulent bien lui laisser. Un questionnement sur nos réactions et nos silences. Sans jugement, rien que des faits. Le narrateur s'adresse à Lucia en la tutoyant, change de point de vue selon les personnages, déroule le récit de manière presque laconique. Les mots résonnent comme les pierres tombant au fond d'un puits. Ce n'est pas une lecture qui fait du bien, c'est un livre qui peut faire mal mais pour une bonne cause La quatrième de couverture ne lui rend malheureusement pas justice mais la présentation du rôle de Messi peut attirer des lecteurs improbables. Si c'est un calcul marketing, je l'approuve.

Cette lecture était d’une froideur impressionnante. Il traite d’un sujet que je ne connaissais pas du tout, la violence des cartels et la mort au Mexique. L’histoire est glaçante, et retransmet avec un tel froid l’ignominie de ce que la mère de Bianca retrouve en cherchant sans cesse sa fille. Mais, le froid du texte nous permet de le lire, car il met une distance avec les horreurs, mais m’a tout de même marqué. Ça n’est clairement pas un livre drôle, un livre qui nous divertit mais un livre bouleversant de vérité écrit avec des mots crus qui résonnent en nous. Je pense qu’il rempli son rôle d’éveilleur de conscience.