Les sentiers des astres. Vol. 1. Manesh

Arpenter Les sentiers des astres fut un plaisir. L’écriture y est mélodieuse, sensorielle, immersive. Un vrai travail d’orfèvre qui ne cesse de vous emporter. Derrière le barde qui nous parle, se cache l’auteur et musicien qui s’ouvre à nous. Stefan Platteau nous offre deux récits entremêlés. D’un côté celui de l’équipage des gabarres, remontant le fleuve Framar à la recherche d’un mystérieux oracle. De l’autre, le récit du Bâtard, cet enfant des fées retrouvé agonisant sur une branche… Alors que ces deux périples se fondent et se confondent, l’auteur aborde les questions d’héroïsme, de guerre, de patriotisme et révèle les incohérences blotties en chacun de nous. C’est dans un univers vaste et passionnant que se révèlent les personnages. Un univers à la croisée des cultures occidentales et orientales, à la mythologie forte, aux dieux imparfaits, miroirs des hommes. Ces personnages, emplis de réalisme et d’humanité, qui révèlent leurs failles au fur et à mesure du récit. Le rythme est parfaitement mesuré. D’une part, on avance au gré de la guérison du Bâtard, tout comme avancent nos deux gabarres sur le fleuve aux milles secrets, révélant peu à peu toute la complexité de leurs choix. Lisez Les sentiers des astres !

L’univers est extrêmement soigné. Comme indiqué sur la 4e de couverture, l’auteur s’inspire des légendes celtiques, hindoues et scandinaves. On voyage en même temps que Fintan, on découvre des légendes d’ici et d’ailleurs, on retient son souffle en même temps que l’équipage. Même si l’histoire est prenante - on a vraiment envie de savoir ce qui arrive aux deux héros principaux jusqu’à la fin - le livre est vraiment trop long à mon goût. Ça n’en finit jamais en descriptions et la fin me donne un goût de bâclé : il y a 600 pages d’aventures folles, à cadence régulière, et 125 pages de précipitation ; vite, il faut terminer l’histoire. Si vous êtes passionné de récits de voyage, lents comme les gabares au fil de l’eau, plus que fournis en descriptions, ce livre est pour vous.

Même si j'ai trouvé au départ que c'était long en description et un peu contemplatif, l'histoire ne m'a pas déçue. Et la fin ! Cette fin qui vous donne envie de vous ruer sur la suite ! Note en plus : l'auteur est vraiment adorable, et il vend très bien son livre ;)

Ce livre est très bien écrit, la plume est très soignée et poétique (même si parfois un peu lourde au début) et surtout il est très bien documenté. L'auteur est historien de formation, et cela se ressent énormément dans sa manière d'écrire. Le travail de recherche pour ce livre a dû être absolument colossal. De plus, le huis-clos instaure une ambiance pesante, presque oppressante, et très bien maîtrisée. Le récit à 2 voix et 2 temporalités apporte de l'originalité. En effet, nous naviguons entre le présent, parmi l'équipage des gabarres, et le passé, en écoutant le récit du dénommé "Bâtard" qui raconte son histoire. MAIS c'est très long, surtout au début, j'étais presque un peu noyée parmi la quantité d'informations du lore. Il faut savoir que c'est aussi très contemplatif, ne vous attendez pas à de la fantasy avec beaucoup d'action, des héros et des méchants comme on peut classiquement les trouver en fantasy. En revanche, ce livre est une magnifique ode à la nature et la forêt et à la magie qu'elles renferment.

Le début est long et compliqué à assimiler, l’auteur sait néanmoins nous tenir en haleine grâce à sa plume poétique. On en dévore la fin et on en redemande !