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Résumé
On savait déjà que Sébastien Barrier était un fou de mots. L'aventure-fleuve de Savoir enfin qui nous buvons, dont on n'ose à peine dire qu'il s'agit d'un spectacle sur le vin naturel et leurs vignerons tant il est aussi tellement d'autres choses, nous l'avait appris à nos dépens : sept heures d'une performance solo, sept heures d'une parole comme emballée, débordante, qui nous conduisait, le vin aidant - puisque nous en goûtions sept fois trois centilitres - des arômes du terroir ligérien à la délicatesse des rites papous, de la chimie de Jules Chauvet à la théorie controversée du célibat polygamique à visage découvert, des hurlements d'un morphinomane agonisant à des considérations documentées sur la complexion du système digestif des Japonais, le tout entrecoupé de récits de cuites carabinées et de méditations sur notre étrange besoin de conversion. Du spectacle, avouons-le, nous étions sortis éberlués et éblouis, tout secoués d'avoir compris que l'histoire des vignerons naturels était aussi la nôtre, autant que celle de Sébastien, des pêcheurs de Douarnenez et des Papous - qui, pourtant, ne sont pas comme nous. Que cette confession foutraque aux allures improvisées puisse devenir le texte d'un livre peut surprendre. Mais ce serait oublier que Sébastien Barrier est un fou de mots. Les mots et les récits, il les jongle aussi bien à l'oral qu'à l'écrit, et le charme reste entier.