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Résumé
· La démocratie se renforce tandis que les violences se multiplient. De 1950 à 1980 la protection sociale se généralise, le système scolaire s'ouvre à tous, la police couvre le territoire et les inégalités sociales semblent se réduire. Pendant le même temps, la France et les pays les plus riches du monde connaissent, surtout dans leurs grandes villes, une croissance étonnante des incivilités, de la délinquance et de la criminalité. Avec les années 1980 et 1990, la crise économique est venue ajouter son cortège de difficultés: précarité de l'emploi, chômage, effet ghetto, communautarisme. Les villes qui étaient le berceau de la civilisation, deviennent son tombeau. L'État ne peut plus, à lui seul, garantir la sécurité. · Les causes de l'insécurité ne sont pas là où ses manifestations sont médiatisées, dans les banlieues. Les désordres plongent certes leurs racines dans les difficultés économiques, mais aussi dans ce à quoi nous sommes tous le plus attachés, c'est-à-dire l'individualisme des valeurs et modes de vie. On a de moins en moins besoin des autres comme individus concrets et de plus en plus comme éléments d'un système (les contribuables, les assurés, etc.) et la solidarité en souffre. La violence est inséparable de ce dont nous sommes les plus fiers en tant que citoyens: la démocratie et les garanties offertes par la loi, le fait de pouvoir remettre nos problèmes à des policiers, des magistrats et des travailleurs sociaux. Publié pour la première fois en poche, ce travail de recherche et de référence souligne la double nécessité de refuser la démagogie médiatique ou politique d'une part, de renforcer l'analyse des causes profondes d'un malaise et d'un mal de vivre croissants d'autre part.