Uglies. Vol. 3. Specials

La série Uglies, Pretties et Specials, malgré ses personnages un peu enfantins, est très intéressante à plusieurs égards : végétarisme, critique de la société, préservation de l’environnement, manipulation des foules. Elle est d’ailleurs plus d’actualité qu’on ne pourrait le penser. Même si on a du mal à rentrer dans l’histoire du premier livre au-delà de l’adolescence - c’est de la littérature jeunesse, après tout - cela vaut le coup de s’accrocher. L’histoire gagne en puissance du tome 1 au tome 3. Tally est devenue plus cruelle, plus spéciale que jamais. Tout le long du livre, on espère qu’elle retrouvera cette apparence enfantine, « Ugly » qui fait de Tally qui elle était. Mais c’est justement ça : elle a trop changé, à l’intérieur comme à l’extérieur, pour revenir en arrière. La liberté est là, ainsi que la force surhumaine, les sens en alerte, la supériorité inconditionnelle. Tout ce que quiconque aimerait avoir. Si on oublie cette société perverse. Ce tome 3 est l’apogée de tout ce qu’on a pu détester dans cette série : la manipulation, la cruauté, l’absence de libre arbitre. On sent un peu de redondance avec les tomes précédents : elle est libre, on l’enferme et la modifie, elle est libre, on l’enferme et la modifie encore plus... mais ça sent la fin. La société s’écroule, ce modèle a fait son temps. Maintenant, on laisse à notre imagination ce que sera l’idéal de société de demain. Ce livre est une belle fin de trilogie.

J’aime beaucoup l’évolution du personnage de Tally. On passe à une personnalité beaucoup plus sombre et très seule. D’ailleurs il y a beaucoup moins de dialogue dans ce tome. J’aime le fait que Tally n’a pas tout à fait une fin heureuse ni facile. On sort un peu des fins clichés de dystopies pour ado, pour plonger dans quelque chose de plus complexe