En attendant Godot

Incroyable cette loi whatever ayant pour principe de dévorer des pavés de manière scandaleuse et de prendre autant son temps sur des textes d’à peine cent pages. Pour sûr, la relecture de certains passages est de mise. Elle permet d’absorber l’absurdité des dialogues, de l’évolution des personnages sur scène, des didascalies qui nous révèlent autant sur l’interprétation possible que sur la gestuelle et les déplacements. J’avais gardé un souvenir de ma première lecture comme quelque chose de lent, qui s’étend à pas savoir quoi foutre en attendant Godot, que les personnages s’emmerdaient et finissaient également par nous emmerder à leur tour. Comme quoi relire des classiques peut s’avérer étonnant si tant est qu’on prenne le temps de le faire. En attendant Godot, pour moi, possède une temporalité élastique. Le rythme diffère (bizarrement plus lorsque Beckett indique les didascalies que pendant les dialogues. Il y a un passage complètement foutraque qui demande une concentration absolue, celle où Lucky pète une pile et part dans une tirade interminable et infernale. J’aime beaucoup ce que répond Beckett lorsqu’on le questionne sur le sens de la pièce ; lui-même ne le sait pas, il a raconté Vladimir, Estragon, Pozzo et Lucky et c’est déjà pas mal, lui et eux sont quittes désormais, à nous de nous prendre la tête dessus. Chacun est donc libre d’y donner le sens qu’il veut, moi j’y ai vu le signe que c’est pas parce qu’on attend quelqu’un qui est sensé nous sauver (mais qui ne vient jamais) qu’il faut s’empêcher de vivre pour autant (on est jamais mieux sauvé que par soi-même anyways) (Et ça me va très bien comme ça) Oh et j’ai adoré cette relecture, je regrette toujours autant d’avoir été aussi branleur en cours, ça m’aurait permis de comprendre certainement beaucoup plus, mais le lire aujourd’hui m’a réconcilié avec certaines idées ! See ya ! #samuelbeckett @editionsdeminuit #theatre #litteraturefrancophone #piecedetheatre #editionsdeminuit #classiquelitteraire #avislecture #libraire #bookstagramfrance

j’ai adoré mais moi aussi j’ai eu envie de me pendre à la fin

La lecture la plus marquante de mes années lycées.

Un spectacle de clown ou une oeuvre réflexive sur l'inanité de l'existence humaine ? Une pensée en actes sur l'illusion comique ou un show absurde de guignoles en chair ? Le génie de Beckett, c'est de marier le grand Art et le bordel trivial !

Page 40, je ne peux pas continuer plus loins malheureusement c’est d’un ennuie extrême et d’une utilité proche du 0