La popularité de ce livre sur Gleeph
Résumé
Robert Proctor nous livre ici un document captivant, un récit total sur la cigarette, ce produit banal qui recouvre une réalité très complexe, létale et encore secrète par tant d'aspects. Golden Holocaust est le premier ouvrage qui conjugue aussi nettement trois domaines dont l'ampleur respective aurait découragé des enquêteurs moins tenaces : le caractère démesuré de l'épidémie de la cigarette avec son cortège de maladies et de morts ; la réalité proprement tentaculaire de la cigarette elle-même, fruit de prouesses technologiques, physiques et chimiques, mais aussi facteur de développement du marketing, du sponsoring, de la contrebande, de financement de la recherche universitaire, de revenus pour l'État ; enfin, le caractère océanique des archives internes de l'industrie du tabac. L'une des originalités de cette enquête est que Robert Proctor la mène en exploitant les 80 millions de pages saisies lors de différentes procédures judiciaires intentées ces 30 dernières années. Elles comprennent aussi bien des documents techniques, scientifiques que des notes internes au contenu parfois stupéfiant, des plans média, des correspondances avec des chercheurs, des artistes et des sportifs célèbres, des stratégies commerciales, des coupures de presse... Robert Proctor déplie toutes les dimensions de l'histoire et excelle à trouver les aiguilles dans les «meules de foin». Golden Holocaust tient aussi du roman policier, à ceci près que, pour répondre à la question habituelle «qui a fait quoi ?», il faut répondre à une autre question : «Qui savait quoi et quand ?» Qui était au courant de la dangerosité extrême de la cigarette ? Et qui, le sachant, ne l'a pas dit ? Le contenu de cet ouvrage est si dérangeant qu'il a suscité des tentatives d'intimidation. L'industrie américaine du tabac a voulu, sans succès, en faire saisir le manuscrit. Comme le dit l'auteur : «témoigner contre une industrie multimilliardaire qui a une longue histoire de harcèlement, ce n'est pas pour les âmes sensibles».