Sidérations

Richard Powers a lu Daniel Keyes et d'ailleurs "Des fleurs pour Algernon" est cité dans le livre. Pourtant l'auteur ne se contente pas de s'inspirer de son illustre prédécesseur. Il y ajoute sa patte personnelle, sa préoccupation écologique et son désarroi face un monde qui court a sa perte. Comme pour "L'arbre-monde" son précédent roman, on ressent son hyper sensibilité face au désastre annoncé. On est à la fois touché par ce rapport étroit à la nature et bouleversé par ce qui s'apparente à un crime.

Grandiose et éclairé ! Un père et son fils évoluent dans ce monde -notre monde- à la dérive, ondulant aux limites de la science-fiction. Un roman de résolutions, un roman qui change les visions et enfin, un magnifique hommage à Des Fleurs pour Algernon, de Daniel Keyes. Je vous recommande vivement cette lecture qui me laisse un goût et un souvenir inébranlable.

Roman choisi pour ma deuxième Kube et quel chef d’œuvre ! J’ai tout aimé dans ce roman et je pense que vous ne devriez même pas attendre de lire la fin de ma chronique avant de l’ajouter à votre wishlist ou même de le commander. C’est un roman qui parle de l'amour entre un père et son fils, entre un homme et la femme qui n’est plus et qu’il veut faire revivre sans cesse pour pallier au manque de leur enfant. C’est un roman qui parle d’écologie, d’amour de la nature et des animaux quels qu’ils soient, les oiseaux, les insectes, les mammifères ; tout être vivant que l’homme massacre depuis des années, raconté par un enfant de neuf ans, révolté par tout ceci. C’est un roman qui parle des planètes, de l’astrobiologie, et même si je n’ai sûrement pas compris tous les termes, je crois que j’ai saisi le principe. Lors de cette lecture, je suis passée par une palette d’émotions contradictoires, j’ai énormément souri avec toutefois l’envie de pleurer, j’ai eu le cœur brisé, j’avais envie d’aller manifester avec Robin au Capitole pour la condition animale et l’extinction de certaines espèces et de hurler aux gens d’écouter cet enfant, que c’est lui l’avenir, c’est lui qui sauvera notre monde. Mais lui m’aurait répondu que, peut-être, des hommes d’autres planètes pourraient avoir fait les bons choix, eux. Cette expérience dont fera l’objet Robin peut effrayer et peut poser des questions éthiques, morales mais finalement ce n’était pas le plus important. La société s’en chargera à notre place alors j’ai préféré repartir en forêt avec lui pour qu’il m’apprenne les différents oiseaux qui peuplent les cieux. J’ai préféré observer les étoiles et croire en un monde meilleur. « Chacun de nous est une expérience en soi, et nous ne savons même pas ce qu’elle est censée tester. »

Inspirée du non moins bouleversant « Des fleurs pour Algernon » Richard Powers y ajoute une touche de réflexion écologique et la tendresse d’une relation Père-fils. Une belle pépite

Pas de coup de cœur… Et pourtant la force de ce père pour sauver son fils d’une thérapie classique est fascinante…