Nocturne

Ca faisait bien longtemps que je n’avais pas lu un polar de Richard Montanari. Celui-ci, un des plus récents, nous permet de retrouver Byrne et Balzano, le duo très attachant des policiers de la police de Philadelphie. Les voici cette fois-ci aux prises avec un tueur qui d’attache à rendre justice à sa manière à des « cold case » : en laissant le cadavre du tueur présumé sur le lieu du crime original et celui du complice sur la tombe de la victime. Déjà, cette mise en scène élaborée laisse entrevoir un tueur particulièrement retors. Mais la mise en scène des meurtres est tellement élaborée que Byrne y voit un lien avec une de ses premières affaires, où il arrêta une célèbre violoncelliste pour le meurtre de son psy. Plus on avance dans « Nocturne », plus l’intrigue devient compliquée, un poil même trop compliquée par moment où on est à deux doigts de décrocher, le tueur (insoupçonnable, je ne l’avais pas du tout vu venir) étant tellement complexe dans sa méthodologie que parfois çà devient un peu trop tiré par les cheveux. Mais reste le duo d’enquêteur qu’on a plaisir à retrouver, l’ambiance de Philadelphie décrite avec visiblement beaucoup d’affection par Montanari et une intrigue qui multiplie les références à la musique classique, ce qui ne fait pas de mal ! En revanche, la petite intrigue parallèle de Lucy Doucette, a laquelle on ne comprend pas grand-chose jusqu’à se rendre compte qu’elle est là, pour le coup, à l’extrême limite du crédible, elle est à mon sens tout à fait inutile. Mais on aime Montanari pour ses chapitre court, son style nerveux, ses personnages hauts en couleur, alors on lui pardonne un polar un peu en deçà de nos espérances.