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Résumé
L'œuvre de Richard Brautigan s'est achevée aux premiers jours d'octobre 1984. Elle avait débuté par plusieurs recueils de poèmes, à San Francisco, à la fin des années cinquante, aux orées de la Beat Génération. Un Général sudiste, première prose publiée, passa pratiquement inaperçue. Avec La pêche à la truite, le chef-d'œuvre de Brautigan, vint le succès. Enorme. Ainsi s'enclencha la mécanique qui devait réduire son auteur à une figure-culte, un personnage en papier-mâché. Comme Willard. Sucre de pastèque, qui empruntait ses tonalités à la génération Haight-Ashbury, acheva de figer les traits d'un écrivain original dont ne devait guère plus, désormais, compter que l'image, au demeurant contradictoire. Dans ses trois premiers "romans", Brautigan met en fuite l'Amérique, son histoire, sa littérature, ses rêves informulés. Une traduction nouvelle s'attache à mettre en lumière les inventions d'écriture d'un artisan de la phrase qui mérite mieux que le ressassement des vieux clichés qui lui collent à la peau. Avec Brautigan, la littérature "d'évasion" change de sens. Le fugitif, ce n'est plus le lecteur, c'est l'écrivain. Marc Chénetier, 1994.