Lettres de réfugiées : le réseau de Boriblanque : des étrangères dans la France de Vichy
Rémy Cazals
HISTOIRE
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Résumé
Christine Morrow, l'Australienne, Habiba Chapira, la Juive tchéco-libanaise, Charlotte Herzfeld, épouse d'un Allemand non aryen, Else Liefmann et Ida Ledermann, Juives expulsées du pays de Bade, Edwige Bernheim, Autrichienne antinazie... Ces femmes, et tant d'autres étrangères prises dans la tourmente de la guerre et de l'Occupation, ont croisé la route du couple Puech. Dès l'entre-deux-guerres, Jules et Marie-Louise Puech, intellectuels protestants, s'étaient engagés dans tous les combats du pacifisme et du féminisme. Ancien professeur de l'université McGill de Montréal, Marie-Louise présida pendant la guerre aux destinées de l'Association des Françaises diplômées des Universités. Installée au domaine de Borieblanquè, près de Castres (Tarn), elle sut jouer du réseau international de ses relations pour assurer la survie matérielle de ses «protégées», la poursuite de leurs études, leur départ pour la Suisse ou l'Amérique. À partir de centaines de lettres conservées chez les Puech, Rémy Cazals retrace les angoisses et les luttes de ces réfugiées intellectuelles de 1940 à l'après-guerre. Ces voix de femmes constituent un document exceptionnel sur les mécanismes de la solidarité dans la France de Vichy. Mais plus encore, elles disent le quotidien des réprouvés de l'État français : le dénuement, la peur de l'arrestation, l'emprisonnement, la déportation, la fuite, et malgré tout, le refus du renoncement et l'espoir.