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Résumé
Confucius fut, a-t-on bien souvent dit, plus un sage qu'un philosophe. C'était se méprendre sur son ambition, quoiqu'il ne l'affichât pas si souvent. Il fut l'un par ses actes et l'autre par ses mots. En ces deux cadres, il n'eut de plus grand amour que celui qu'on accorde au genre humain, de plus grande ambition que de le hausser à l'acmé de ses talents multiples par tous moyens à sa disposition. En son temps, les hommes de bien se tournaient vers un passé supposé fournir un idéal ; il s'attacha à rebâtir en eux les valeurs supérieures du bien, du noble, du juste qu'il pensait incarnées dans les sages princes de jadis, dans les saints rois des premiers temps connus. Il voulut changer le monde en changeant les hommes : si le premier avait été sur la bonne voie, aurait-il tant cherché à corriger ceux-ci ? Penseur inclassable et intemporel, Confucius inventa que tout homme est digne, car « frère des hommes ». Il sut même hisser cette dignité à un niveau que peu de penseurs en Chine dépassèrent après lui. Pour cela seul, il mérite assurément d'être pour toujours appelé « le Maître ».