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Résumé
Avec l'effondrement du PCF, le PS est devenu, à partir des années 1980, le parti pivot de la gauche française. Il peine pourtant à se hisser au rang des principaux partis sociaux-démocrates européens, tant en nombre d'électeurs que de militants. Son image publique est plutôt négative chez les journalistes politiques comme chez les militants de gauche et bon nombre d'intellectuels. Ces représentations sont partagées par de nombreux militants dont la loyauté à l'institution socialiste s'affaiblit. La persistance d'une culture communiste et contestataire, la transformation du PS en parti de gouvernement, n'expliquent pas à elles seules le faible attachement que suscite ce parti. Fortement professionnalisé à la base comme au sommet, entièrement organisé autour de la préparation des échéances électorales, le parti socialiste connaît une rétraction de ses réseaux d'influence et semble incapable de renouveler ses cadres et ses orientations politiques. La société des socialistes apparaît ainsi comme une société de plus en plus fermée sur elle-même, où les enjeux liés à la préservation des positions de pouvoir apparaissent déterminants. Un certain cynisme y est de mise. Ses membres se rassurent en se représentant la société française non plus comme une société de classes, mais d'individus ou, à tout le moins, comme une somme d'intérêts catégoriels auxquels il s'agit de répondre au coup par coup. Le programme a remplacé le projet, tant au niveau local que national. L'engouement récent en faveur de Ségolène Royal est, dans ces conditions, à la fois un révélateur de la perte de confiance dans les dirigeants de ce parti et le symptôme de la faible prégnance des clivages idéologiques en son sein. Ce livre, fondé sur une importante expérience de terrain, explore à la fois ce monde relativement clos qu'est la société des socialistes et les représentations de la société que partagent ou véhiculent ses porte-parole.