L'art de péter : essai théori-physique et méthodique à l'usage des personnes constipées, des personnes graves et austères, des dames mélancoliques et de tous ceux qui restent esclaves du préjugé. L'histoire du prince Pet-en-l'Air et de la reine des Amazones où l'on trouve l'origine des vuidangeurs
Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut
Pastiche, parodie, satire
La popularité de ce livre sur Gleeph
Résumé
Paru anonymement en 1751 et réédité régulièrement jusqu'au début du XIXe siècle, L'Art de péter n'est pas de ces essais fantaisistes qui sont juste bons à mettre au Cabinet des curiosités. Leçon de tolérance et d'humanisme, l'ouvrage de Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut réconcilie avec humour la nature et la culture puisque «la causalité finale» du pet «tantôt est la santé du corps désirée par la nature, et tantôt une délectation ou un plaisir procuré par l'art». Convaincu que les lois de la pudeur et de la civilité ne doivent pas prendre le pas sur la conservation de la santé et de la vie comme dans le cas de cette femme morte de n'avoir pas pété pendant douze ans, l'auteur facétieux préconise un bonheur selon la nature. Les grands ennemis de cet hédonisme libertaire sont les constipés de l'existence, les adeptes pète-sec de la rétention intestinale qui font de leur corps «une caverne d'Eole», insensibles à la musicalité des vents et ignares au point de ne pas comprendre que «pisser sans péter, c'est aller à Dieppe sans voir la mer». Fête des sens et de l'esprit, L'Art de péter dont le titre invite déjà au contrepet («L'Air du pétard») fait entendre tous les rires libérateurs de la philosophie et de la littérature, des cyniques grecs comme Diogène à Samuel Beckett avec ses clochards métaphysiques en passant par l'humour nihiliste de Dada qui invite à «lâcher tout» ou pataphysique d'Alfred Jarry. Tout en proposant un modèle de société idéale, affranchie des préjugés mortifères, l'ouvrage nous invite joyeusement à remettre en situation la matière fécale pour mieux en jouer et en rire..."