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Vers Ispahan : récit

Magellan & Cie, 2015
Grand Format

Pierre Loti

Tourisme, Guides et Monographies

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Prix neuf
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Résumé

«Qui veut venir avec moi voir à Ispahan la saison des roses, prenne son parti de cheminer lentement à mes côtés, par étapes, ainsi qu'au Moyen Âge. Qui veut venir avec moi voir à Ispahan la saison des roses, consente au danger des chevauchées par les sentiers mauvais où les bêtes tombent, et à la promiscuité des caravansérails où l'on dort entassés dans une niche de terre battue, parmi les mouches et la vermine. Qui veut venir avec moi voir apparaître, dans sa triste oasis, au milieu de ses champs de pavots blancs et de ses jardins de roses roses, la vieille ville de ruines et de mystère, avec tous ses dômes bleus, tous ses minarets bleus d'un inaltérable émail ; qui veut venir avec moi voir Ispahan sous le beau ciel de mai, se prépare à de longues marches, au brûlant soleil, dans le vent âpre et froid des altitudes extrêmes, à travers ces plateaux d'Asie, les plus élevés et les plus vastes du monde, qui furent le berceau des humanités, mais sont devenus aujourd'hui des déserts...» En mai 1900, de retour d'Inde, Loti entreprend de traverser la Perse (l'Iran actuel) et de se rendre à Ispahan, voyage qu'il raconte dans ce récit publié en 1904. Il est tout d'abord frappé à son arrivée par la vision des monuments d'émail bleu, aperçus de loin. Mais il rapporte que le silence et l'isolement autour de la ville sont tels que l'on se demande si des routes y mènent : on n'y voit que «de grands cimetières abandonnés où paissent les chèvres, de limpides ruisseaux qui courent partout [...], des ruines d'anciennes enceintes crénelées, et rien de plus.» À l'intérieur de la ville, il note que les édifices qui, au premier aspect, «jouent encore la splendeur», sont en réalité «à moitié dépouillés de leurs patientes mosaïques de faïence et semblent rongés d'une lèpre grise.» Ispahan a pour l'essentiel cessé de vivre depuis l'invasion afghane, estime Loti, qui écrit que «cette place unique au monde, qui a déjà plus de trois cents ans, ne verra certainement pas finir le siècle où nous venons d'entrer...»

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