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Résumé
Le 22 janvier 2007 disparaît l'abbé Pierre, symbole durant des décennies de l'engagement de l'Église auprès des plus démunis et des sans-logis. Le pape des pauvres, par ses actes et grâce à la médiatisation de son discours, a projeté la doctrine sociale chrétienne de la fin du XIXe jusqu'au début du XXIe siècle. Dans la lignée des prêtres combattants qui s'impliquent dans le champ du social, il n'est pas le seul. De nombreux curés démocrates interpellèrent également l'établissement politique et la hiérarchie catholique par leurs actions de terrain, des années 1900 à la fin de la dernière guerre mondiale. Pierre-Joseph Granereau est l'un d'entre eux. Avec ténacité et constance, ce petit curé de campagne va consacrer toute sa vie à poursuivre une utopie : celle consistant à imaginer une école paysanne capable de redonner dignité à ses frères paysans. Agé déjà de plus de quatre-vingts ans, il rédige alors Le Livre de Lauzun (nom de la commune qui a accueilli la première Maison familiale dans le Lot-et-Garonne) où il raconte son histoire, ses luttes, les événements qu'il a vécus, en s'appuyant sur les contenus d'un premier essai publié en 1939. L'ouvrage est imprimé en mars 1969. Le Livre de Lauzun est-il une oeuvre historique ? Certainement pas mais il est un étonnant témoignage sur une « société paysanne (qui) est en fermentation ». L'abbé nous plonge en effet au coeur d'une vie rurale qui est en train de basculer dans un nouvel univers. Il peint une fresque passionnante d'une école de terrain qui tourne le dos, définitivement, à l'éducation classique des lycées napoléoniens...