Le rapport de Brodeck

Philippe Claudel a décidément un talent certain pour explorer la noirceur de l'âme humaine mais sans cynisme. Ici il est question de la peur de l'étranger, de lâcheté, de préjugés sur fond de seconde guerre mondiale et du retour des camps de la mort. Tout se passe dans ce village retiré, loin du monde, ou chacun se connaît et où le groupe pour sa survie élimine le corps étranger. C'est terrible c'est affreusement humain, et l'écriture est magnifique profonde, vibrante, j'irai même jusqu'à dire poétique. À lire.

Ce livre est poignant, et si bien écrit! Du début à la fin j’ai été subjuguée, lisez-le. Permet une prise de conscience encore plus profonde sur les horreurs de la guerre, les traumatismes, conséquences. Une écriture simple mais qui ne manque pas à vous glacer le sang.

Happée de bout en bout par ce roman et l'écriture de Philippe Claudel. Un récit dramatique mais poétique à la fois. Je me souviendrai de Brodeck, sa résilience et son honnêteté, comme je me souviendrai de la cruauté dont sont capables les humains.

Un joli village, une agréable place, de petites maisons, des artisans, des commerçants, des hommes et des femmes simples et un cadre bucolique enchanteur. Tentant non ? Ne vous y fiez pas... Vous voilà embarqué dans la noirceur des âmes, les peurs, les remords, les écorchures, les fourberies, ... et tout ce que l'humain a de plus indigne. Superbe roman, excessivement bien écrit, dans lequel il ne fait pas bon se souvenir. Et pourtant il reste en mémoire longtemps après l'avoir refermé. A lire!

Si j'ai été un peu déroutée au début par le style décousu, cette construction prend très vite tout son sens et permet de s'immerger pleinement dans les pensées de Brodeck et donc dans le récit. Il écrit comme il pense. Et le résultat est très réussi. Face à la dureté du sujet, on reprend un peu d'oxygène dans le thème de l'amour qu'il porte aux femmes qui l'entourent. Une belle invitation philosophique sur les thèmes de l'étrangeté et l'étranger.