La popularité de ce livre sur Gleeph
Résumé
Ces chroniques de Peter Bichsel - choisies et traduites par Ursula Gaillard - sont parues dans la presse alémanique de 1980 à 2008. Elles ont davantage la saveur de contes que la tonalité de la narration historique ou anecdotique. Et c'est justement dans une histoire intitulée « Un conte d'hiver africain » que Peter Bichsel évoque la couleur isabelle à propos du « Livre », les Mammifères de la Terre du Dr Schleyer, grâce auquel, écrit-il, il s'est éveillé au monde : « Je l'ouvre de temps en temps et cela commence toujours par une déception, ses illustrations ne sont plus d'emblée aussi captivantes qu'au moment du premier regard, mais quand je les regarde plus longuement, elles prennent la couleur du souvenir, cette couleur qui comme la couleur isabelle n'est pas une couleur de ce monde-ci, mais celle du monde qui commence à la gare du préposé Schleyer, la gare agricole royale. [...] Je n'ai encore jamais été en Afrique. L'école isabelle a ceci de particulier que ce que l'on y apprend, on ne rapprend pas pour aller de l'avant ou plus loin, mais pour être là et pour rêver. » L'écriture « dans le vent » de Peter Bichsel est le déclencheur de ces merveilleux rêves, lieux, objets, rencontres, a priori futiles, insignifiants, tissés de rien comme l'évoque Daniel Rothenbühler dans sa préface, « Le droit d'écrire sur rien », lorsqu'il cite la chronique « Je n'ai pas d'idée » : « Écrire des chroniques, c'est frayer inlassablement avec son propre manque d'imagination. Et si quelqu'un me demande quelles sont "mes visées", je me sens honteux. Ma visée urgente n'est jamais rien d'autre que de remplir cette page avec des lettres - [...] Inutile donc ? Oui, inutile ! C'est ce qu'il y a de bien quand on écrit des chroniques. [...] Quand on écrit des chroniques, l'écriture précède pour ainsi dire l'idée - écrire en soi et pour soi - et si, après-coup, on aura tout de même eu une idée, c'est plus surprenant pour la personne qui écrit que pour celle qui lit. »