La collection disparue

Ce livre n'est pas un roman mais le récit d'une femme qui part à la recherche des tableaux de son arriere-grand-père, le célèbre collectionneur Jules Strauss, qui disparurent en 1942. Elle découvre la triste réalité de la spoliation par les nazis. Des recherches très éprouvantes dans ce monde artistique très fermé où personne ne veut prendre la responsabilité de ne pas avoir rechercher, dès la fin de la guerre, les œuvres d'art ou autres mobiliers précieux enlevés aux juifs. L'auteure nous fait part de ses doutes, ses craintes, ses peines et ses difficultés dans cette quête. Si j'ai aimé certains passages, j'ai regretté l'aspect "catalogue" qui apparaît parfois dans le récit, et les quelques répétitions qui furent un peu fatigantes. Un petit plus non négligeable avec l'arbre généalogique en début du livre.

Tout comme un livre ne se définirait pas par sa couverture, une ouvre d'art ne se définit pas seulement par ce qu'elle donne à voir. Son parcours révèle parfois l'histoire d'une famille, replonge ou plonge les descendants dans leurs propres origines, leurs secrets de famille, leurs blessures et les conduit à s'interroger sur eux-mêmes. Le cheminement d'une ouvre, d'un tableau, peut aussi en dire long sur l'éthique de certains musées, de certains gouvernements et sur la réalité de leurs actes, leurs liens avec la notion de justice et la reconnaissance de leur responsabilité.

Aussi sensible que passionnant, on pénètre dans ce livre telle une petite souris dans la recherche personnelle et intime de l’auteure, dont la famille a été victime de spoliations nazies. On apprend avec elle, on espère et on enrage avec elle, on se révolte et on participe à ses combats. Ce perpétuel lien entre passe et présent, aux époques qui se croisent et se mélangent au travers d’infimes détails, semble être plus grand que nous. J’ai adoré cette lecture !

Cette histoire personnelle d'une jeune femme révèle deux pans : celui de la longue quête à la recherche de la vérité à propos des peintures détenues par son arrière-grand-père, collectionneur d'art juif et celui des nombreux tableaux spoliés par les Nazis qui restent encore actuellement dans l'ombre des réserves des musées.... Une étude très fouillée qui dévoile au fur et à mesure les découvertes parfois inattendues de l'auteur !

Acheté à la librairie du Musée des Arts de Nantes. Je me suis très vite plongée dans cette histoire familiale, centrée sur l'arrière-grand-père Jules Strauss, banquier juif d'origine allemande, arrivé à Paris en 1880 et devenu grand collectionneur de tout type d'objet, et beaucoup de peintures de la période impressionniste. Ce qui s'est passé entre le début de l'occupation en 1940 et la mort de Jules Strauss en 1943 n'est pas bien connu de la famille et Pauline Baer de Pérignon (sœur d'Edouard Baer) va tout faire pour éclaircir ce qui a pu arriver à certains tableaux de Jules Strauss après 1940 : cela aboutira à deux restitutions. Mais ce livre retrace surtout tout le parcours de Pauline Baer de Pérignon pour comprendre non seulement la vie de son arrière-grand-père mais aussi toutes ses origines, juives alors qu'elle est catholique, le problème de la spoliation des biens pendant l'occupation allemande et de tout le processus de restitution. Livre très intéressant, avec une écriture dynamique, même si on y trouve quelques redites et circonvolutions…