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Résumé
« Le sport est la propagande du progrès. La performance sur l'homodrome, le stade ou le cirque engendre la mutation des corps. Avec le cavalier, le voilier, on assiste à un dédoublement de la corporéité de l'athlète. Après l'hippodrome, le vélodrome, l'autodrome, le vidéodrome fait apparaître le dédoublement de la personnalité. L'athlète est réduit à son image retransmise dans le monde entier pour la satisfaction des foules, pour le communisme des affects. Le sport est au coeur de la dromologie. Nous sommes passés de l'art des corps à l'art du moteur, au dopage prothétique. » Paul Virilio compte parmi les pensées les plus singulières de l'ère contemporaine. La vitesse et l'accélération sont au coeur de sa réflexion philosophique. Le fait sportif ne pouvait donc échapper à son expertise. Il nous livre ici, avec une verve incomparable, une histoire de l'homme en quête de vitesse jusqu'à l'inertie - en quête de désincarnation jusqu'à sa propre disparition. C'est aussi en qualité d'urbaniste et professeur d'architecture qu'il décrit la ville comme un stade. La modernité de sa théorie critique de l'accélération ne dissimule pas sa nostalgie d'un sport d'antan qu'il qualifie crûment d'art de la chair.