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Résumé
On sait que Nietzsche a placé sa philosophie de l'art sous le signe emblématique des rapports entre Dionysos et Apollon, soulignant ainsi qu'il n'y a de «création» artistique véritable qu'au point d'intersection de la forme et de la force, de la chair et de l'esprit, de la vie et du sens. Mais s'est-on assez interrogé sur l'«esthétique» à laquelle cette philosophie de l'art a voulu donner naissance ? A-t-on remarqué que l'esthétique nietzschéenne de la création renferme un curieux paradoxe, si, par définition, l'esthétique repose sur la «réception» de quelque chose de sensible et la création, sur la «donation» d'une forme artistique ? Est-ce pour dénouer ce paradoxe que Nietzsche a estimé qu'il fallait repenser de fond en comble le concept de «forme», «viriliser» les enjeux de la création, considérer celle-ci comme le fruit de «l'ivresse» et rattacher l'oeuvre d'art à un processus de «transfiguration» ? Telles sont les questions à l'origine de cet essai, qui se propose d'éclairer le sens de la «modernité» en art, en nous indiquant tout le profit qu'il est encore possible de tirer de cette esthétique de Nietzsche qui aura transformé les rapports entre Art et Nature.