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Résumé
La Perte et la Mémoire Vandalisme, sentiment et conscience du patrimoine à Lyon L'inscription en 1998 par l'UNESCO du site historique de Lyon sur la liste du patrimoine mondial marque la reconnaissance d'un « exemple éminent d'établissement urbain ». Si Lyon présente assurément le caractère d'une continuité historique exceptionnelle, la ville n'en a pas moins souffert des atteintes du vandalisme. Les conséquences de l'occupation protestante en 1562 et les effets de la période révolutionnaire ont fait disparaître de nombreux édifices religieux et les politiques urbaines menées tout au long des 19e et 20e siècles ont touché la ville dans sa forme et sa matière, parfois dans son identité même, comme en témoigne la disparition de son patrimoine industriel. À Lyon, comme ailleurs, les réactions n'ont pas manqué, émanant des humanistes du 16e siècle et des érudits du 17e siècle, en quête des vestiges de Lugdunum, ou, à l'époque romantique, des nostalgiques du temps jadis. Puis le sentiment du patrimoine s'est mué en une conscience du patrimoine, appuyée sur le développement des sciences de l'histoire et fortifiée par la constitution d'un corpus législatif et réglementaire. L'action publique et la mobilisation associative ont pris la relève des artistes et des intellectuels pour sauvegarder ce qui peut encore l'être, comme le montrent certaines réutilisations, car il n'y a pas de fatalité de la destruction. Cet ouvrage, nourri d'une recherche historique approfondie, est la première tentative de synthèse consacrée aux effets du vandalisme à Lyon et à la constitution progressive d'une conscience patrimoniale locale. Il vise aussi à rappeler que l'avenir d'une cité tient, entre autres, à sa détermination à conjurer la perte par la mémoire. Se remémorer pour prévenir. À cet égard, il s'agit ici d'un livre engagé, au service d'une certaine idée de la ville.