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Résumé
Nicolas de Cues compose le De venatione sapientiae en 1462, peu de temps avant sa mort. Cette oeuvre, traduite pour la première fois en français, constitue, en quelque sorte, son testament philosophique. Plus qu'un bilan, le De venatione sapientiae est un approfondissement de la pensée cusaine sans cesse en mouvement. Celle-ci s'enrichit à la lumière d'un nouveau concept : le posse fieri, le «pouvoir être fait». La métaphore de la chasse, d'autres parmi les plus grands y ont recouru avant le Cusain, mais ce dernier lui donne un sens nouveau, fruit de sa méditation. Le chasseur doit connaître les terres où il chasse ; Nicolas les connaît bien pour les avoir parcourues sa vie durant, aussi peut-il les passer en revue. Il leur donne le nom de «champs» et en dénombre dix : la «docte ignorance» ; le «possest» ; le «non-autre» ; la «lumière» ; la «louange» ; l'«unité» ; l'«égalité» ; le «bien» ; la «limite» ; l'«ordre». La chasse de la sagesse se révèle être finalement la recherche de Dieu, ainsi que Nicolas l'avait formulée dans son De quaerendo Deum. En vérité, il s'agit moins de différentes parties de chasse dans différentes terres, que de différentes perspectives d'une même quête, qui est la quête de la Sagesse divine.