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Ibn Badis - Quand la plume soumet les canons - Mohamed Messaouri - Al Bayyinah

Al Bayyinah, 2020
Grand Format

Mohamed Messaouri, Al Bayyinah

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Résumé

Marquer l’Histoire est le fait des héros, entrer dans la légende celui des géants, la raconter ou la lire celui des rêveurs. Et moi, je suis un rêveur ! On pense souvent que, pour entrer dans la légende, il faut avoir 6 terrassé tous ses adversaires et fait preuve d’une force indomptable. Seulement voilà, comme nous l’enseigne notre Prophète r, l’homme fort n’est pas forcément celui qui domine les autres par la violence, c’est aussi celui lutte contre l’injustice avec sagesse, patience et clairvoyance ; qui combat l’oppression par l’éducation; qui reste ferme dans ses positions et sa croyance ; qui, au lieu de brandir l’épée, prend la plume pour éveiller les consciences, éduquer, former et élever toute une nation… Car oui, la plume peut s’avérer plus tonnante que des coups de canon, elle peut marquer les cœurs et les esprits davantage qu’un fer brûlant, elle peut soumettre l’ennemi autant qu’une troupe d’élite et elle peut ériger un homme au statut de héros légendaire autant que la cape et l’épée ! Et s’il est un homme qui a su nous le prouver dans l’Histoire contemporaine, c’est bien l’imam réformateur Abdelhamid Ibn Badis, puisse Allah lui faire miséricorde. Son œuvre a porté ses fruits dans plusieurs domaines, tant sur le plan social que religieux, entre autres. Ibn Badis a réformé la conception de la religion en Algérie et l’a orientée vers la vraie spiritualité. Il a, en outre, défini le sens de la coexistence entre les nations et les cultures. C’est pour cette raison que beaucoup d’orientalistes et de chercheurs considèrent Ibn Badis comme un symbole d’humanisme avant de voir en lui un symbole religieux. Il appelait à l’édification d’une humanité meilleure et à l’entente avec les autres 7 peuples, sans oublier bien sûr la cause nationale, qui compte comme l’une des choses les plus importantes dans sa vie et son œuvre. Ibn Badis est un érudit pluridisciplinaire, un exégète, un traditionniste, un jurisconsulte… mais ce n’est pas un théologien comme les autres. Éclairé, visionnaire et influent, il est l’un des pères du nationalisme algérien et surtout celui qui a semé la graine de la révolution contre le système colonial français. En effet, son rôle dans la prise de conscience par le peuple algérien de son identité a été décisif dans le chemin qui mènera l’Algérie vers l’indépendance en 1962. C’est lui qui a initié le courant réformiste en Algérie en appelant à la nécessité de s’appuyer sur les vrais piliers, à savoir le Saint Coran et la sunna bien sûr, mais aussi la liberté, le savoir et la science. Par ailleurs, ce réformateur éclairé prônait la modération, la fraternité, la solidarité et le refus de la violence. C’est pourquoi on peut aisément dire aujourd’hui, avec certitude, que si le pouvoir en place en Algérie, au lendemain de l’indépendance, avait pris exemple sur Ibn Badis, son comportement et les préceptes auxquels il appelait, l’Algérie n’aurait pas connu les troubles qu’elle a vécus depuis.

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