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Résumé
Après les événements du début de l'année 2009, que reste-t-il du mouvement initié par le LKP en Guadeloupe et le K5F en Martinique ? Nombreux sont ceux qui ont prophétisé que « rien ne sera plus jamais comme avant ». Mais, au-delà des discours militants, parfois peu réalistes, les sentiments qui prévalent oscillent entre désillusion, colère, cynisme et déception. Pourtant, la mobilisation aura été un moment intense d'échanges d'idées et de confrontation des approches du réel, d'exaltation des identités guadeloupéenne et martiniquaise, et, dans une certaine mesure, de l'identification française. Les réserves et critiques occultent souvent les gains matériels et symboliques de la mobilisation, et surtout le sens profond du soulèvement. Au-delà du sens partagé, la mobilisation a mis au jour des sens différents, voire opposés, qui requièrent une analyse contextualisée. Cet ouvrage collectif, qui rassemble 14 spécialistes de disciplines différentes des sciences sociales, originaires de Guadeloupe, de Martinique, des États-Unis, de Porto-Rico, de Grande Bretagne, du Canada et de France, s'interroge sur le « système de significations » à l'oeuvre dans l'action collective, et singulièrement dans celle qui se déroule en 2009 aux Antilles. Les contributions présentées s'appuient sur une analyse documentée des stratégies qui permettent de comprendre le sens attaché à l'action des différents protagonistes du mouvement social, et les interprétations variées qui peuvent en découler. Avant la revendication des 200 euros, dont l'évocation exclusive appauvrit le mouvement social, c'est la résistance contre toutes les formes de pwofitasyon qui justifie la mobilisation du LKP guadeloupéen et du K5F martiniquais en 2009. Découlant de la nécessité de résister à l'injustice faite aux plus démunis, cette mobilisation sociale s'apparente, avant l'heure, à l'indignation clamée par Stéphane Hessel, qui se répand depuis quelques mois aux États-Unis et dans plusieurs capitales européennes.