La Doloé

La doloé À quinze ans d'intervalle, la fin d'un millénaire emporte, bien trop jeunes, les deux épouses d'un Ardéchois. La première à l'hôpital de Valence, la seconde dans la violence de Bouaké. Entre le Haut-Vivarais et la Côte d'Ivoire, deux familles, deux pays mêlent leurs joies et leurs douleurs. Mais de retour au village natal avec sa fille métisse. Manuel Renaudier lui fera aimer son nouveau pays, sans perdre ses racines. La Doloé est une rivière de tous les espoirs, née de la rencontre du Dolon et de la Komoé, par-delà les distances et les rêves. C'est aussi le roman d'un homme et de trois femmes, à l'heure où un pays se déchire, tandis qu'un autre s'en éloigne. Un roman des hommes et de leur terre, qui doivent toujours réapprendre à se parler, à se comprendre. Fin 1955, l'auteur tournait son tout premier court métrage, « Le cimetière des mâles gens », sur la petite route littorale d'Azuretti, à la sortie de Grand-Bassam. Il reviendra souvent en Côte d'Ivoire, et dans de nombreux pays d'Afrique où il réalisera le tiers de ses documentaires, dont une longue série de films médicaux. Familier, dès l'enfance, des petites scieries fixes ou mobiles de Sologne, il fut impressionné par la forêt dense et les grandes scieries ivoiriennes. Oumé, Daloa, Tiassalé, l'Indénié, et plus tard celles du Cameroun, de la Thaïlande, et les installations flottantes d'Amazonie. Le diamètre des billes et la puissance des machines. Certes un pillage excessif, voire parfois un désastre écologique. Mais aussi un dur métier, sous un climat et dans un milieu où l'homme n'est pas toujours le plus fort. Cinquante ans : l'espérance de vie dans bien des pays africains. Un demi- siècle, et tout a changé, rien n'a changé. Rien, sauf un vent de folie, une rage de détruire qui condamne un pays longtemps cité en exemple. Des plateaux de l'Ardèche balayés par la burle à la touffeur de la Lagune Ébrié, l'auteur, profondément blessé, poursuit sa recherche d'une meilleure compréhension entre le Nord et le Sud. Cette fois sur un continent qui semble accablé d'une éternelle malédiction.