La diagonale de la rage : une histoire de la contestation sociale en France des années 1970 à nos jours

Si le sous-titre – Une histoire de la contestation en France des années 1970 à nos jours – annonce un ouvrage ambitieux, on ne trouve à la lecture rien de vraiment transcendant. Si le premier chapitre est une bonne synthèse sur l'histoire des mouvements antiraciste des années 70–80, il s'agit du seul chapitre un temps soit peu intéressant du livre. Les chapitres 2 et 3, m'ont laissé abasourdi. Des dates sont mélangées ou confondues, des faits honteusement déformés, l'analyse à raz les pâquerettes. L'auteur prête par ailleurs au comité invisible et à ses écrits un pouvoir d'influence bien plus grand que ce qui a été réellement le leur, laissant croire que la pensée qui y est développée est à l'origine quasiment à elle seule du débordement des formés classiques de mobilisation. Les chapitres suivant sont à l'avenant : une mauvaise resucée des analyses du radicalisme chic à la sauce appelistes. On notera enfin de troublantes similitudes entre un passage du livre et un article d'un grand média de gauche... Bref, il n'y a dans ce livre a pas grand chose à sauver, mais au moins offre-t-il un condensé de tout ce qu'il ne faut pas faire si l'on prétend écrire où éditer des livres exigeants.