Jour de ressac

La narratrice reçoit un coup de fil d’un inspecteur de police du Havre, en rentrant dans son appartement parisien. Celui-ci lui demande de se présenter le lendemain à son bureau, un homme a été découvert mort sur la digue nord du Havre, avec son numéro de téléphone dans la poche. Sous couvert d’enquête pour retrouver l’identité de cet inconnu, la narratrice part sur les traces de ses propres souvenirs d’enfance et redécouvre sa ville. C’est aussi un prétexte pour revisiter le passé martyre de cette ville et ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Beaucoup de nostalgie, de poésie dans ce roman. Une écriture toujours aussi brillante qui vous emporte jusqu’à la fin en regrettant que cela soit déjà terminé. Du grand Maylis de Kerangal, qui se fait la porte parole d’une ville ressuscitée de ses ruines.

Ce qui me touche à chaque fois avec Maylis de Kerengal, c’est d’abord et avant tout son écriture, sa langue, son style. Je suis sans cesse émerveillée voire hypnotisée par l’usage qu’elle fait des mots. Bien sûr il y a une histoire, mais il me semble que la forme, la manière qu’elle a d’écrire est largement supérieure au récit. De l’orfèvrerie.

Ce récit intimiste construit en flash-back dévoile peu à peu la jeunesse de la narratrice au Havre où elle n'est pas retournée depuis 10 ans. L'élément declencheur : un homme retrouvé mort sur la plage du Havre avec son numéro de téléphone dans la poche. Tout le charme de ce roman repose sur l'écriture de Maylis de Kerangal, toujours aussi sublime et envoûtante.

De retour dans cette ville, Le Havre de grâce, la narratrice est confrontée à ses souvenirs face au cadavre d’un homme inconnu. Elle revient sur son passé et redécouvre cette ville portuaire fascinante et mystérieuse après plusieurs années d’absence.

Un récit au charme suranné par lequel vous plongerez dans les souvenirs de la narratrice. Tel un journal intime, vous devenez le spectateur de la mémoire d’une personne, mais également de la mémoire du Havre-de-Grace.