Méduse

"Méduse" c'est l'histoire d'une jeune fille mise de côté par sa famille, par honte du handicap qu'elle à, que tout le monde prend pour une aberration, elle en a peur elle-même à force de subir cette honte et se cache toujours derrière ses cheveux. Elle va être placée dans un pensionnat très étrange et va découvrir des personnes fréquentant l'établissement pour assouvir leur besoin de harcèlement physique et moral. Le personnage de Méduse m'a complètement convaincu, elle est perdue et a l'esprit torturé, abîmé, mais elle est très intelligente, le lecteur ne peut qu'avoir de la compassion pour elle. Les autres personnages ne sont pas en reste, que nous les apprécions ou pas, Martine Desjardins a fait un superbe travail dessus, mais aussi sur l'histoire et l'ambiance. L'histoire en elle même est comme une réécriture du mythe de Méduse et Percé, mais vraiment différente, disons que seuls quelques éléments y font référence pour nous livrer un récit propre à lui-même. L'ambiance sombrement gothique, m'a envoûté du début à la fin, on frissonne, on a peur de ce qui peut arriver à tout instant. "Méduse" est finalement un roman fantastique, féministe, engagé, qui dénonce les préjugés sur la différence, le handicap, l'impunité des plus riches et des hommes au comportement déviant. L'écriture de Martine Desjardins est superbe, très littéraire et en même temps fluide, passionnante. Vous vous devez de lire ce roman, qui est une œuvre majeure de la rentrée littéraire et qui je l'espère trouvera un large public car il le mérite vraiment.

Purée. Je crois que c’est LE livre de cette rentrée qui va m’accompagner jusqu’au bout (et bon courage aux autres pour arriver à défoncer la place qu’il vient de s’attribuer). Martine Desjardins ne se contente pas de revisiter la figure mythologique de Méduse, elle fait de son récit, une voix capable de dénoncer l’image qu’on renvoie à celles qu’on juge différentes, qui sortent des carcans, des critères de beauté, des femmes qu’on plie pour en faire des jouets en leur collant cette honte d’être anti normative. C’est un récit initiatique aux multiples références ; explicites par son côté mythologique, mais il y a tellement de degrés de lectures que chacun.e peut aisément y trouver son compte.

Ce texte est un vrai bijou, une métaphore de 200 pages, qui conclue entre autre en dénonçant le fait que les personnes les plus déviantes et les plus toxiques sont le plus souvent celles qui s’efforcent de vous faire porter le poids de votre honte en vous désignant comme impropre au groupe. Langue sublime, cruel, Méduse peut également se lire comme un conte moderne qui pétrifie la structure patriarcale comme il se doit. Pfiou. Encore, bordel ! @edlatalante #martinedesjardins #meduse #litteraturefrancophone #autrice #bookstagram

Je viens à peine de refermer ce livre et... je suis dans tous mes états ! Aimant tout particulièrement les réécritures de mythes, je l'ai ouvert pour cette raison. (Je me suis, comme qui dirait, ruée dessus.) Cet ouvrage m'a complètement happée, aspirée. Il m'a malmenée. Certaines scènes sont dérangeantes, mais d'une vérité cristalline. Les courtes scènes, s'enchaînant avec fluidité, nous entraînent toujours plus fougueusement dans les pensées de cette Méduse aux étranges pouvoirs oculaires. Quelques mots résument à merveille toute la portée et la profondeur de ce récit : « Tu as des yeux de femme, Méduse. Tu ne devrais pas en avoir honte. » Un récit sensuel, cru et tranchant de vérité sur la honte que peuvent parfois ressentir les femmes sur leur propre corps et sur la trop grande importance de l'apparence dans notre société. À lire !

(Retrouver tous mes avis lectures sur mon instagram @ocean.ofbooks et sur ma page Facebook ocean.ofbooks) • Titre : "Méduse" • Genre : Roman • Thème : Mythologie, Honte, Sexualité féminine. • Auteur(e) : Martine Desjardins • Illustration couverture: Marcel Bolívar • Éditeur : Éditions L'Atalante • Note : 4/5 • Citation : " Je me serais facilement accommodée de ne plus jamais voir mes semblables, mais je n'aurais pas supporté d'être privée du seul refuge que m'offrait la lecture. Permets-moi ici d'être un peu dramatique : j'en serais morte." • Résumé : " On la surnomme Méduse depuis si longtemps qu'elle en a oublié son véritable prénom. Elle marche tête baissée, le visage caché derrière ses cheveux, pour épargner aux autres la cue de ses Difformités. Elle-même n'a jamais osé se regarder dans un miroir. Placée dans un institut pour jeunes filles à la merci d'adultes peu scrupuleux, Méduse n'a de cesse d'accéder à la bibliothèque des lieux, seul moyen pour elle de s'ouvrir à la connaissance du monde. À force de ruse et de prise de conscience des pouvoirs de ses globes oculaires, qu'elle se garde longtemps de dévoiler, elle nous entraîne dans sa croisade contre l'oppression et la honte du corps. " • Avis : Une lecture à la fois étrange et fascinante, belle et déroutante. Une plume simple mais monstrueusement efficace. Dans ce roman court (206 pages), on oscille effectivement entre le roman d'apprentissage et le roman gothique féministe, le conte cruel et la mythologie. Il est donc difficile à définir, à entrer dans une case bien précise, mais une chose est sûre, c'est qu'il nous marque, nous donne à réfléchir. Sur quoi me direz-vous ? Et bien sur ce qui définit la beauté et la laideur. Sont-elles uniquement physiques ou également morales ? L'une, définit-elle l'autre ? Peut-on les voir uniquement par nous-même ou avons-nous besoin du regard de l'autre ? En suivant Méduse vous acceptez de vous livrer aux jeux des apparences, aux regards qui pèseront sur vous dès la première page. Attention, une fois commencé, il vous faudra aller jusqu'au bout sous peine de jamais avoir toutes les réponses et ne pas saisir toutes les subtilités de cette étrange histoire. La laideur, peut-elle être démasqué ? La beauté, peut-elle être vu au-delà des apparences ?

J'ai beaucoup de mal à démêler mes sentiments quant à la lecture de ce roman. C'est un ovni littéraire. Il est bouleversant, je ne m'attendais pas du tout à ça, j'ai été médusée !