Superman : red son

On va commencer par quelque chose de peut-être bizarre, mais je n’aime pas Superman… Mais Superman Red Son est pour moi l’un des meilleurs comics que je n’ai jamais lu. Je sais que certains ne seront pas d’accord avec moi… Mais bon… Je l’ai lu une première fois il y a de nombreuses années, mais quand j’ai vu cette réédition qui permet de le découvrir ou de le faire découvrir à petit prix, je n’ai pu m’empêcher de sauter dessus. L’idée de base du « et si » est si simple. Superman a atterri en URSS et est élevé en bon communiste. Il décide alors de faire du monde un lieu « parfait » où il n’y a ni crime, ni opposition, sauf celle de Lex Luthor et des Etats-Unis capitalistes. Mark Millar, dans cette uchronie, lance un vrai cri d’amour et un hommage à Superman et à sa mythologie. Donc pour moi, à lire dans tous les cas, même si on n’aime pas Superman. On fonce voir son bibliothècaire ou on court chez son libraire pour cette édition Nomad d’Urban Comics à 5,90 euros.

« Superman Red Son » est une uchronie partant du postulat que le vaisseau qui a amené Superman sur Terre ne s'est pas crashé aux États-Unis, mais dans un kolkhoze ukrainien de l'ère soviétique en 1938. Détourner le symbole du capitalisme triomphant qu'est l'homme d'acier pour le placer sous l'égide de la propagande communiste est vraiment séduisant sur le papier. Malheureusement, si l'idée de base est bonne, dans l'exécution, ça manque un peu d'audace. Hormis l'aspect « surveillance généralisé » qui renvoie clairement à « 1984 » de George Orwell, le Superman arborant le marteau et la faucille est tout aussi soucieux du bien commun, de la défense de la veuve et de l'orphelin, que son avatar capitaliste. Ce sont surtout les personnages qui gravitent autour de lui qui semblent affectés par ce changement de paradigme. À titre d'exemple, j'ai beaucoup apprécié le traitement de Batman dans cet univers. Des parents victimes des purges stalinienne, le poussant à emprunter le chemin de la résistance en multipliant les actes de terrorisme. Et faisant de lui, même au-delà de la mort, un héros du peuple. Il va sans dire que pour pleinement apprécier ce comics, il faut connaître un minimum la mythologie Superman et les héros de l'univers DC Comics. Reste la qualité du dessin, appréciable de tous. Le côté « affiche de propagande stakhanoviste » est particulièrement bien rendu sur certaines planches. Maintenant, on peut se prendre à rêver d'autres uchronies autour de Superman. Pourquoi pas projeter notre super-héros en plein IIIÈME Reich ? Voilà qui soulèverait tout un tas de questions morales… Mais j'ai bien conscience, aussi, qu'on ne peut pas faire ce que l'on veut avec un des mythes fondateurs de la culture américaine.

Original mais scénario un peu faible..

En vrai une bonne lecture pour Superman si on connaît un minimum son univers, ses forces/faiblesses, ses relations… Ici tout est un peu revu, et adopte une autre origine et culture pour le superman fraîchement arrivé sur Terre ! En vrai l’histoire reste essentiellement politique et j’ai trouvé ça très intéressant à lire et de voir l’histoire sous un autre angle. Et le twist de fin m’as retourné, je m’y attendais pas !

Un bon concept, cependant il vaut mieux connaître l’univers DC assez bien pour tout comprendre, certains éléments ne sont pas assez expliqués ou expédiés trop vites. Par contre la fin ptn… le coup de la boucle temporelle waw… juste trop bonne idée