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Résumé
Lorsqu' Antoine la rencontre et qu'ils tombent amoureux, c'est comme si le désir venait combler tous les manques. La vie prend les couleurs d'un bonheur simple, c'est le temps d'une ivresse nouvelle et, un moment, chacun pense avoir échappé à ses secrets d'enfance. Mais bientôt, une tension sourde apparaît, un trouble qui remonte loin dans leurs histoires et qui s'installe. Jusqu'à ce que quelque chose entre eux se fissure et éclate. Et s'il y avait une ligne à ne pas franchir ? Dans ce roman saisissant, Marie Simon fait le récit d'une implosion. Elle écrit la façon dont l'histoire individuelle façonne les êtres, jusqu'à parfois tout contaminer : les bonheurs intimes, la vie psychologique et la façon d'aimer.
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2 avis sur ce livre
- Aude Bouquine- 14/11/2021Un roman touchant et déchirant qui fend l’âme et serre les tripes.« Une gifle » narre la rencontre entre deux êtres fracassés par leur enfance et met l’accent sur la façon dont ils « poussent » avec ce terrible héritage, un marquage au fer rouge, un tatouage indélébile incrusté sous leurs peaux. Dans la rencontre de ces deux adultes, les dégâts inhérents à leurs blessures d’enfance ne se voient pas, ne s’imaginent pas. Antoine est un enfant méprisé par son père qui ne lui accorde que peu d’attentions. L’humiliation verbale est son moyen de communication, rabaisser par les mots ou les regards, son mantra. « Mon père, ce tyran domestique, ce gueulard silencieux. J’aimerais faire quelque chose, laisser quelque chose, l’impressionner. Ce serait tellement bon qu’il m’aime. » « Elle » a vécu sous les attaques physiques permanentes et soudaines de sa mère. Jamais elle ne savait quand la gifle allait tomber, ni pourquoi. La gifle est devenue un moyen de communication qui manifeste une désapprobation d’adulte. « Elle » a donc trouvé un moyen de survivre « se laisser couler dans le silence », se taire en faisant voyager son esprit vers des cieux plus cléments. « Une gifle » est un récit en trois parties : la première nous plonge dans le passé de chaque protagoniste, de l’enfance à l’adolescence jusqu’aux jeunes années d’adulte. Antoine se perd dans l’alcool et les drogues, les boîtes de nuit, la musique tellement forte qu’elle empêche au cerveau de penser. « Elle », toujours aussi silencieuse, presque mutique, rase les murs et lorsqu’elle rencontre un homme, ce n’est jamais le bon… La seconde partie explore leur rencontre, les premières fois, les projets communs, le bonheur d’être deux et la certitude que ces deux accidentés de l’enfance peuvent construire ensemble les fondations d’une maison saine. Le lecteur les suit, la boule au ventre. Les voix s’entrechoquent. Tantôt c’est celle d’Antoine, tantôt sa voix à « Elle », mais aussi la voix de Mio son fils à « Elle ». C’est sans doute cette voix-là qui éclaire la relation et met l’accent sur les murs qui craquellent lentement et les masques qui tombent. « S’il fait semblant avec moi, il peut le faire avec maman aussi. » Je vous laisse découvrir seuls la troisième partie… « Une gifle » est un roman dérangeant et suffocant parce qu’il soulève de vraies interrogations. Marie Simon remonte aux origines du mal en posant finalement une question fondamentale : deux âmes démolies par une enfance pathogène peuvent-elles se guérir ensemble ? Elle creuse, fouille, scrute, déterre, dissèque les émotions pour mieux se déchaîner sur les actes de la vie de couple qui ne résultent que de réactions qui semblent s’être greffées sur leur ADN. « Est-ce que je ressemble à mon père ? Est-ce que j’ai envie de ressembler toute ma vie à l’adolescent que j’ai été ? Je me sens comme une merde, et c’est comme s’il avait gagné. Je ne me suis pas aperçu du poids que c’était. Comme si on m’appuyait sur la tête de toutes ses forces pendant que je suis entrain de grandir. Comme si on me tenait la tête sous l’eau. (….)Toutes ces phrases, ces éclats de violence qui viennent de lui, qui me viennent de lui, qui sont restés plantés en moi comme des échardes sans qu’on ne me les retire. J’ai peur qu’elles restent sous ma peau, tout le temps. J’ai peur qu’elles repoussent. Est-ce que je serai toujours la victime de ça ou est-ce que je deviendrai le bourreau, encore et encore ? » Une question essentielle est affichée sur le bandeau « Peut-on échapper à son enfance ? » Vous vous ferez votre propre idée, j’ai la mienne. Ce qui m’apparaît essentiel est de ne pas vouloir l’enterrer, de l’avoir toujours en tête, bien présente afin de pouvoir analyser les paroles et les gestes chaque jour, et de recommencer chaque lendemain à décrypter la moindre des réactions. « Le silence sur le secret de l’autre, qu’on devine aussi. Mais c’est un faible prix à payer pour être ensemble, non ? C’est un pari, ils le font sans négocier. » La façon dont Marie Simon traite le sujet en apposant un être qui ne se remet pas en question et un autre qui a fixé les limites de ce qui est acceptable me semple le moyen le plus pertinent pour appliquer « C’est le plus important, elle dit, de se respecter et de se faire respecter. » Cette mise en perspective de deux personnages totalement opposés dans leurs manières d’appréhender le futur et de gérer leurs passés est la clé de voûte du roman. « Évidemment, ils n’entendent pas leurs passés respectifs puisque tout vient de commencer. Elle en vient même à oublier son passé, ce qu’elle possède aujourd’hui surpasse tout. » La fin du roman m’amène à poser une dernière question : l’amour est-il toujours suffisant pour ne pas reproduire ? Pour guérir de son enfance ? Avec une acuité troublante, Marie Simon démontre que les écorchés vifs s’attirent, mais qu’ensemble, ils doivent affronter plus de difficultés qu’un couple lambda. Les plaies restées béantes, les entailles dans la confiance en soi, les brûlures de la mémoire, la mémoire des corps sont responsables de traumatismes impossibles à effacer. Les affronter reste encore la meilleure solution.10
- P'tite bretonne- 15/07/2022LaborieuxJe n'aurai pas réussi à aller au bout de ce livre. C'est un récit plus qu'un roman, il n'y a aucun dialogue ou vraiment très très peu. Je m'attendais à un roman (et non un récit) sur les violences conjugales. Ici il s'agit donc plutôt d'un récit ou chaque personnage racontent ses ressentis, ses émotions, son vécu. Ce n'est pas désintéressant mais pas "passionnant" non plus. Un flop pour moi.00
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