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Résumé
Pour tout observateur de l'Église au XXe siècle, les années 1960-1970 représentent un tournant majeur. Les bouleversements se multiplient : catéchismes mis au goût du jour, soutanes jetées aux orties, messes en français... Au-delà de ces variations apparaît un changement plus radical dans la façon d'aborder deux choses : les autres religions ; le pouvoir politique. Les autres religions étaient jusqu'alors vues comme des voies égarant, de soi, hors du salut. L'État devait se proclamer catholique, s'associer à l'Église en gardant une juste autonomie, et prohiber - sauf si les circonstances conseillaient une tolérance contraire - l'exercice public de toute religion autre que celle de Jésus-Christ. Tel était l'enseignement de l'Église, depuis sa fondation jusqu'à Pie XII. Telle était la pratique de la royauté française, sous l'ancien Régime. Cependant, influencés par une théologie imprégnée des philosophies idéalistes et existentialistes, les papes, ayant décidé de ne pas faire jouer le privilège de leur infaillibilité, font demi-tour lors du concile Vatican II. Les fausses religions sont désormais vues favorablement. On proclame pour elles un droit à la liberté de culte. Rome presse les chefs d'États chrétiens, éberlués, de laïciser leurs constitutions. Ce qui était dénoncé devient enseigné. Et quiconque reste attaché à la doctrine de toujours, se voit condamné.