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Résumé
Tentative pour le moins hardie que d'avoir écrit cet essai sur l'imaginaire arabo-musulman, indo-persan à l'est, turco-européen au nord, afro-océanique au sud, et berbère de surcroît. Pourtant, le chemin parcouru était exaltant : ne fallait-il pas traiter de deux «innommables», arabité et islamité, fondus, confondus, alternés au cours du IIe millénaire, où seule l'histoire heurtée des hommes pouvait leur donner la gravité nécessaire qui sied aux grandes civilisations ? Et la civilisation arabo-islamique en est une. Dans cette affaire, le doute n'est pas permis, sinon pour donner à l'observateur scientifique l'argument d'une approche complexe et diversifiée. En effet, l'imaginaire arabomusulman (islamique, chaque fois qu'il s'agit de la culture créée : architecture, calligraphie, science...) est traversé par une multitude de champs contraires, tout aussi marquants les uns que les autres. Outre leurs aspects sectoriels, les grandes manifestations de l'imaginaire arabo-musulman sont plus que des médiations ou des rappels, elles jouissent d'une identité anthropologique propre. Les chemins qui mènent à l'imaginaire ne sont répertoriés, ici, que pour des besoins méthodologiques : ils épousent si parfaitement les interstices de la vie qu'il est vain d'en dresser ne serait-ce qu'une liste ramassée. En définitive, l'Imaginaire se veut l'un des préalables à toute recherche sur les Signes fondateurs de la civilisation arabo-islamique, appréhendée à travers un triple «inconscient» : arabe, berbère et musulman.