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Résumé
La première faute Quand ils se rencontrent, ils ont la vingtaine. Valentine croit à la tradition, François, au progrès ; cela ne les empêche pas de tomber amoureux. Les années passent et, avec elles, arrivent le premier emploi, l'appartement, le bébé, le mariage. Dix ans et deux enfants plus tard, ils ont tout de la famille idéale. Pourtant, quelque chose dissone. Peu à peu, sous le vernis des apparences, les secrets enfouis rejaillissent. La Première Faute restitue l'érosion de l'amour, qui consume autant qu'il sauve.
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4 avis sur ce livre
- Brendz- 13/07/2024La première faute?On pénètre dans l’intimité d’un couple qu’a priori tout oppose. Les années passent, ils fondent une famille. Les habitudes s’installent, les frustrations aussi. Madeleine Métayer décrit non seulement les contours d’une relation qui part à vau-l’eau mais explore aussi avec une certaine justesse les origines du mal, sans pour autant nous révéler quelle a été la première faute. Je finis donc la lecture un goût un peu amer à la bouche, en l’absence ne serait-ce que d’une piste de résolution.00
- Aude Bouquine- 14/11/2021Un premier roman remarquable, réaliste et tendre sur les années qui passent…Valentine rencontre François à la fac. C’est une solitaire, à tendance emmerdeuse. Elle est de droite, a de grandes idées philosophiques sur tout et des principes bien arrêtés. « Son âme a faim de tranquillité, elle est lasse de tout. De la dureté de son cœur, de ses intransigeances au sujet de la morale, du divorce, de l’immigration, de ses certitudes et puis aussi, pour faire bonne mesure, de ses doutes qu’elle pense inhérents à sa famille politique. » François lui offre un autre scénario, il est « un être simple, si pratique, sur qui tout passe et qui ne connaît d’autre sentiment que la faim, la fatigue et l’indignation ponctuelle pour toutes sortes de sujets. » Il est l’opposé d’elle, ne fonctionne pas à la masturbation intellectuelle permanente « François a été élevé dans l’idée que la quête ultime d’une vie est le bonheur ». La première faute c’est la rencontre improbable entre deux êtres que tout sépare, tant ils sont différents et que la vie, par le truchement d’un sort jeté, un peu fou, va réunir. À la fin de leurs études, Valentine fait un choix incompréhensible : travailler pour un journal dont elle ne partage pas les idées, persuadée qu’elle pourra « convaincre certains qui font fausse route ». Une idée singulière pour une femme singulière qui n’effraie pas le moins du monde François qui a l’habitude « Tu dis des trucs absurdes, tu t’emportes pour rien, et j’adore » Ce sera la deuxième faute. Deux ans plus tard, l’un exerce sa profession, l’autre s’est fait virer et passe son temps le nez collé à une vitre à attendre le retour de son conjoint. La vie s’en mêle, les choses se font sans réelle réflexion, on s’installe, d’appartement en appartement, on prend des décisions n’importe comment, on fait des enfants presque par ennui. Celle qui se retrouve sans boulot, ses grandes certitudes au placard, ne sait plus vraiment qui elle est. Ce qu’elle ressent c’est surtout l’envie de faire payer, à sa moitié, ses propres échecs. Valentine ne supporte pas les femmes enceintes et leurs corps difformes et pourtant, c’est la suite logique d’une vie de couple « standard ». C’est comme si elle avait perdu tout pouvoir sur sa vie, pris aucune décision, laissé les choses se faire au rythme des mauvaises herbes qui poussent dans un jardin en friche. Ainsi naissent 3 enfants, au milieu de ce marasme, de cette stagnation de vie où finalement rien ne se désire vraiment, rien ne se décide, rien ne se planifie. Ce roman parle du couple et explore deux entités qui n’évoluent pas à la même vitesse. Les succès de l’un affaiblissent l’autre, les désirs de l’un s’axent principalement sur une vengeance intellectuellement absurde, mais intelligible et surtout destructrice. Les écarts se creusent par ce fiel lancinant, dont l’ampleur raréfie l’oxygène. Aux échanges truculents comme celui sur le choix du prénom du premier enfant (« Mayeul, non, mais tu t’entends ? On dirait les familles de Versaillais en cardigans et jupes en lin. Tu veux aussi qu’on l’emmène au catéchisme tous les mercredis et à l’église tous les dimanches ? ») succèdent des instants plus graves où le lecteur, témoin de ce cataclysme annoncé, prédit une fin à la hauteur du caractère singulier de cette femme profondément frustrée qui creuse la tombe de son couple par la force de son ennui. Oui, Valentine s’ennuie et pour pallier à cet ennui qui la ronge, elle s’invente une vie, elle fait semblant, elle est « instable » et « destructurée ». « François comprend qu’il n’y a pas, qu’il n’a jamais eu, d’entente tacite. Le repos, la routine, ne sont pas pour elle, elle a des haines inextinguibles, des obsessions de brute, un besoin de se battre. Il faut toujours que quelque chose l’excite profondément, autrement c’est l’ennui et l’ennui c’est la mort. » La vie joue parfois bien des tours et s’amuse à renverser les situations, à brouiller les cartes, à transformer ce qui paraissait immuable. C’est sans compter l’évolution personnelle de chacun, au fil du temps qui passe, des êtres qui glissent vers d’autres versions d’eux-mêmes. Valentine et François vont l’apprendre à leurs dépens et la lutte qu’ils vont mener pour tenter de faire réapparaître l’être aimé du début de la relation sera sans pitié. Voici un premier roman qui déstabilise par la force de son propos, qui ébranle la certitude que l’amour est suffisant et peut tout résoudre, qui trouble par la puissance des non-dits. Madeleine Meteyer fait peser sur le texte une tension permanente, une fièvre exaltée mise en lumière par un personnage féminin terriblement vivant, qui veut vivre chaque émotion, chaque pas, chaque jour si intensément que la déception ne peut être que cruelle. La vie « quotidienne » ne ressemble en rien à cette idée de l’étourdissement permanent. En jouant sur les différences, en démontrant à quel point deux individus ne peuvent évoluer à la même vitesse dans un couple, elle creuse l’écart, elle enterre les premières fois et les premiers émois pour laisser place à l’amertume, à la rancune, à la colère, à la jalousie et à ses petites bassesses verbales impossibles à effacer une fois prononcées. Elle révèle avec quelle force on peut épuiser l’autre parce qu’on se déteste soi-même, avec quelle pugnacité on cherche à le détruire, et comment les êtres proches, tels que les amis ou les enfants sont aspirés dans cette spirale infernale. J’ai aimé ce texte qui fait battre le cœur, qui oblige à se regarder dans le miroir, qui contraint à faire le point sur soi-même et sur l’évolution de son couple. C’est écrit avec une grande justesse, une réelle précision dans les évolutions psychologiques, mais aussi avec tendresse, empathie et attachement pour les personnages. Il n’y a pas de jugement, juste la réflexion d’un cheminement, et les années qui nous traversent….00
- _lesmotsdesautres_- 20/05/2021Une petite souris observant par le trou de la serrure une famille parisienneSi vous aimez les romans de société et psychologique, vous aimerez forcément ce livre ! Nous suivons Valentine et François qui se rencontrent à la fac, finissent par se marier et par créer une jolie famille avec leurs trois enfants : Louis-Gabriel, Joséphine et Arthur. Mais voilà ! Tous deux journalistes ont des opinions politiques très très opposées et donc des valeurs divergentes. Pour schématiser, Valentine est bien bien de droite et François bien bien de gauche Ils ne se retrouvent donc sur aucune idée. Et si on ajoute à cela la personnalité de Valentine toujours sur le fil du rasoir, tendue, à l’affût du moindre verbe, de la moindre attitude qui peut la déstabiliser et c’est la fin. Psychologiquement, ce personnage est très prenant, il réussit à mettre une chape de plomb sur l’ensemble du roman, à influencer ses enfants, elle plane sur notre lecture et sur la vie entière de sa famille C’est un roman qui ne peut que vous accrochez avec cette sensation d’être une petite souris à observer par le trou de la serrure la vie de cette famille parisienne ... avec son lot de dissimulation, de secrets, de non dits et de colère00
- SudOuest- 18/03/2021Sainte Valentine ou la joie du malheurLa journaliste Madeleine Meteyer dissèque, dans “La Première Faute”, l’érosion d’un couple Il y a en littérature, ou ce qui prétend en être, une maladie contemporaine qui fait depuis des années plus mal que toute autre, c’est ce qu’il est convenu d’appeler en un plaisant anglicisme les “feel good books”. En français, quelque chose comme “les livres de la consolation”. Car écrire, lire, ça ne sert pas - ou alors accessoirement - à être consolé. Ils interrogent et dévoilent le monde, parfois celui du lecteur, et ce n’est déjà pas une mince affaire. ce sera donc d’abord l’intérêt initial du brillant premier roman de la journaliste Madeleine Meteyer que de pouvoir plutôt se situer dans la catégorie inavouable des “feel bad books”. En a-t-on lu pourtant des œuvres dont l’argument paraît à ce point déjà ressassé. Dans une université de journalisme, Valentine rencontre François. Tout les oppose, une brune, un blond, une bavarde volontiers forte en gueule, un taiseux discret et sensible, et par-dessus tout leurs opinions politiques : elle est, et s’en fait une gloire, irrévocable de droite, pas lui. Ce ne sera pas suffisant pour les empêcher que naisse et grandisse un amour. sans trop de questions préalables mais avec des années, un mariage et trois enfants. Valentine deviendra éditorialiste dans un journal férocement réactionnaire et François, bourgeois bohème heureux de l’être, grand reporter dans la presse du bord antagoniste. Alors, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes contradictoires possibles ? Justement, non. Justement cela dissone dans leur couple, avec leurs enfants, et à intervalles de plus en plus réguliers et douloureux, chez Valentine. Elle ne sait plus comment aimer, ni rien ni personne, et au fond surtout pas elle-même. Chagrins et désirs enfouis vont et viennent comme des marées de malaise. Dans une langue classique et fluide à la fois, Madeleine Meteyer dynamite avec “La Première Faute”, les codes de formation (plutôt ic de déformation...). Cela ne manque pas de panache, pas d’élégance, ni surtout de littérature.00
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