Le chant du poulet sous vide

Je trouvais le titre accrocheur, ainsi que la 4ème de couverture. Eh bien, j ai été déçue, je n ai pas trouvé d humour, mais plutôt tot une tristesse chez le personnage principal

Bon, autant vous le dire tout de suite si vous en veniez à lire ce truculent roman : vous ne mangerez plus votre poulet avec les mêmes sensations. Et votre réaction ne sera encore pas la même selon si vous êtes plutôt poulet sous plastique dans les supermarchés ou p’tit poulet confidentiel de l’exploitation d’à côté... Oui, parce que dans ce livre tout tourne autour des poulets et plus précisément des poulets de Paule : Panache, Aval, Théodore, Coco, Curzo et tant d’autres. Paule est née dans une ferme où les volatiles règnent. À 16 ans, elle s’est fait la malle, est partie découvrir la ville et a viré végétarienne. Ce n’est qu’à la mort de sa mère qu’elle revient à la ferme, se retrouve avec les poulets sur les bras et un boulot qu’il faut bien continuer. Alors Paule commence à s’attacher à ces poulets, à les aimer. Elle les observe, cherche leurs particularités à chacun. Et puis les tue, évidemment. Et les vend sur le marché. C’est comme ça... Mais pour que ses poulets soient reconnus à leur juste valeur elle écrit pour eux leur biographie. Biographies qui se retrouvent sur l’emballage de ses protégés. Et puis un jour, elle croise la route d’un propriétaire de plusieurs supermarchés, complètement séduit par les hagiographies de Paule... Je ne peux en raconter plus pour ne pas gâcher votre plaisir de lecteur ! Juste vous dire que ce livre, désopilant, permet de bien comprendre deux trois ptites choses essentielles dans notre drôle de monde. À lire si vous aimez le poulet, à lire si vous êtes végétarien. « Le chant du poulet sous vide » est à lire, tout court.

Personnage attachant en décalage par rapport à ses proches et à la société. Thème du deuil, de l'héritage, de la "sexualisation" et de l'industrialisation de la viande et de la mort. Traité avec assez de légèreté du point de vue du protagoniste absurde.

C’est totalement absurde mais très drôle, du moins au début. La petite exploitation fermière, l’éleveur qui aime vraiment ses bêtes non pas comme un troupeau ou un ensemble homogène mais pour chacun des « êtres vivants doués de sensibilité » comme dirait notre droit. Mais entre fragilité psychologique et entourage pas nécessairement animé des mêmes motivations, c’est une autre aventure qui va peu à peu décoller. Pensez un peu à votre poulet rôti ou à votre blanc dans votre sandwich la prochaine fois, il y a peut-être un Theodore ou une Lucette qui s’offre à vous !

Dresser un épitaphe peut être une chose difficile. Mais dresser un épitaphe pour chaque poulet d'une ferme c'est diablement plus drôle. C'est ce que nous propose comme point de départ ce livre. Le texte se lit très rapidement tant le rythme est bon. On enchaîne cette histoire absurde et qui va au fur et à mesure tendre vers le sérieux. L'autrice va même s'amuser à faire quelques scènes d'horreurs. On s'amuse même à effleurer de l'émotion pour ces petites bêtes. Jamais autant que l'héroïne qui adule ces animaux mais son curieux amour va dépeindre sur vous. Si la trame de l'histoire reste classique : on se laisse guider par un fil directeur déjà vu plusieurs fois : "le petit artisan qui va augmenter sa production". Le thème global et la folie des poulets permet de ne pas lâcher le récit et on s'étonne presque à arriver au bout de l'histoire très rapidement. Un petit texte très prenant, drôle, et atypique.