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Résumé
Découvrez l'histoire d'Elisabeth et de Térébenthine, deux femmes que tout oppose et dont, pourtant, les destins sont liés. Si les couleurs habillent le monde, elles ont déserté le corps et le cœur de Térébenthine. Née albinos, fille d’une artiste peintre et d’un architecte, elle ne comprend pas pourquoi les nuances la laissent tant indifférente. Elle qui s’était résignée à la transparence décide subitement d’entreprendre une quête des émotions, pour s’en imprégner et remplir son âme de toutes les teintes possibles. Son ultime but : comprendre et atteindre le bonheur à travers ces couleurs. Cette nouvelle de Lucie Heiligenstein est empreinte de poésie et d'émerveillement. Une pépite chargée d'émotions colorées que l'on veut lire et relire encore. EXTRAIT Assurément. Je suis certaine que, dans le ventre de maman, j’étais un nourrisson rose, en pleine santé ; mon cœur et mon cerveau étaient pleins de graines, prémices de futures idées fécondes. C’est ce monde blafard et creux, où les vestiges du temps avaient été balayés par la neige, qui a tout détruit. Cette force dévastatrice dans l’atmosphère m’a ôté toute couleur des joues, m’a dérobé les pensées fertiles censées devenir des œuvres d’art, a vidé à jamais mon âme des passions que les humains ressentent si intensément. C’est une petite fille incolore que la sage-femme déposa dans les bras de ma mère. Une peau livide, des yeux bleus beaucoup trop clairs pour supporter le soleil, un duvet blanc lui aussi. Quelle cruelle ironie ! Une femme dont chaque parole, chaque action, ajoutait une couleur éclatante à la grande palette de l’univers, mettait au monde un enfant qui demeurerait blanc pour le restant de ses jours ! L’albinisme qui me touchait n’était pas que physique. Les médecins l’avaient qualifié de « total », et leur diagnostic était on ne peut plus juste. Les couleurs m’avaient fuie dès le commencement. À PROPOS DE L'AUTEURE Voir le jour en Alsace, le plus beau pays de l’univers comme chacun sait, n’a pas empêché Lucie Heiligenstein de s’intéresser à tout ce qui relevait de l’ailleurs : l’ailleurs physique, qui l’a entraînée vers des études de chinois, et l’autre, celui de la fiction sous toutes ses formes, qui lui colle livres, stylos et papier dans les mains depuis son enfance. Si l’écriture l’amène souvent du côté de l’imaginaire, les frontières avec d’autres genres ne sont jamais bien loin.