Education et culture : textes inédits

Après la publication, à la fin de sa vie, de La Rose de la paix et autres poèmes, traduction en français d'oeuvres de quatre poètes de langue anglaise des XIXe et XXe siècles, puis, en 2006, de son recueil de textes publiés de son vivant dans la revue Éthiopiques, voici la première oeuvre posthume de Léopold Sédar Senghor. Les prises de parole, aux plans local, national, sous régional et international, du premier président de la République du Sénégal indépendant, de 1960 à 1980, lui ont permis de rédiger des textes, fruits d'une réflexion en mouvement, qui tracent des lignes directrices, définissent des missions, fixent des objectifs à atteindre, décryptent, prospectent, édifient. Ce livre rassemble des textes écrits entre 1963 à 1987 et retrace une aventure de réflexion ininterrompue, où l'éducation, la culture et la francophonie occupent une place privilégiée. Bâtir l'État de droit, penser le monde dans sa globalité ou selon des espaces à construire et à consolider ; donner du sens à l'existence humaine dans la diversité et le commerce des cultures ; exprimer son identité à travers une singularité s'ouvrant sur l'universel, voilà quelques-unes des exigences auxquelles nous convie Senghor, homme politique, penseur humaniste et poète. Méthodique et prévoyant, Senghor a veillé à déposer ses textes, parfois corrigés de sa main, à la fondation dont il est le parrain. Le choix de 42 textes inédits éclaire la figure de celui dont la tâche fut d'éveiller son peuple aux futurs flamboyants et nous propose ainsi une pensée de démiurge. Quitter la plaine, gravir la montagne, pour mieux la contempler et la bâtir, tel a été le projet de ce semeur d'hommes. Ce livre rappelle une voix qui a marqué le XXe siècle : celle d'un des plus grands poètes de la langue française, celle, aussi, d'un chantre d'un humanisme et d'un universalisme nouveaux pour l'âge du monde, un et fini, où nous vivons désormais. Dans la durée, les contradictions, les reprises et les palinodies, il a dessiné une trajectoire que le présent recueil vient inachever.