Anna Karénine

C'est simple, "Anna Karenine" figure dans les plus beaux romans que j'ai lus dans ma petite vie de lectrice ! Ne soyez pas rebutés par la taille du roman : le style est accessible et les chapitres très courts. N'ayez pas peur de vous ennuyer : c'est une peinture de la noblesse de la Russie du 19e siècle absolument somptueuse. La condition de la femme est centrale et ainsi, Anna, scandalise les foules car, par passion, elle se libère de son carcan. L'histoire est absolument bien construite : on a un jeu de miroir entre deux couples. Tandis que l'un repose sur la famille et la stabilité, l'autre se voit entrainé par la passion.. Son début, son milieu et... Sa fin inévitable. C'est à la fois un roman historique, une romance, un roman sociétal.. Et un drame. On a vraiment tout ce qu'un lecteur peut chercher et si certains passages m'ont paru un peu long (Tolstoï aime s'étendre sur l'agriculture) d'autres m'ont clairement passionnée ! A lire d'urgence !

C’est en lisant Kundera que j’ai eu envie de lire ce pavé. Nous suivons donc la vie du personnage éponyme, une femme rayonnante jusqu’à ce qu’elle découvre la passion. Ce personnage évoluera psychologiquement au fil de sa liaison adultère vers une décadence certaine. Tolstoï décrit ses périodes d'hésitation, ses tourments de mère, la façon dont elle est écartelée entre le devoir et l'amour. Une seconde intrigue se déroule en parallèle; celle de Lévine et Kitty. Tolstoï nous peint une fresque de l’amour sous toutes ses formes : l’amour adultère, l’amour fidèle, l’amour fraternel, l’amour religieux, etc. On nous dresse le portrait de la société russe du XIXe, une société avec des mœurs superficiels. C'est le roman d'une époque, d'une culture, d'un mode de vie. Armez vous d’une tasse de thé et lisez de chef d’œuvre.

Un roman dans toute sa grandeur. Avec beaucoup de passions amoureuses, de long récits de vie de famille ou de réceptions en haute société mais aussi des passages plus intimes tels que la description d'un accouchement ou la consultation chez le médecin. Quand on sait à quelle époque fut composé cette oeuvre on en souri parfois de sa modernité; le passage qui m'a le plus frappé est l'état d'âme d'un des personnage qui remet en question cet état indissoluble qu'est celui de "femme-mère". Passage furtif mais néanmoins présent. Un tabou qui dépasse les époques. A lire absolument.

Rien ne prête plus au désaccord que les demi abstractions Toutes les familles heureuses se ressemblent [...] "Elle ne fait absolument rien et se trouve néanmoins très satisfaite". En la jugeant ainsi, Lévine ne comprenait pas que sa femme se préparait à une période d'activité qui l'obligerait à être tout a la fois femme, mère, maîtresse de maison, nourrice, éducatrice; il ne devinait pas qu'avertie de cette tâche future par un instinct secret elle s'accordait ces heures d'insouciance et d'amour, qu'elle appretait son nid dans l'allégresse.

Déjà je suis fière de moi d'avoir enfin terminé ce roman ! Honnêtement il a fallu me faire violence à certains moments. Mais finalement je suis ravie de l'avoir lu ! Bien sûr ce n'est pas un coup de cœur, parce qu'il est vrai que l'agriculture russe sur 200 pages ça ne me passionne pas... mais la morale et la critique de ce livre et top. Alors je vous conseille de le lire avec une petite note : oui par moments on se demande si on ne lit pas "l'agriculture russe pour les nuls".