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Résumé
«Un par un, ils montent vacillants à bord de La Loire, secoués des premiers spasmes du terrible mal de mer, cramponnés à la corde de la coupée. Péniblement soutenus par des camarades, certains, d'une pâleur de cadavre, anéantis par ce balancement continu des lames, sont hissés sur le pont comme des colis informes. La plupart étonnent par leur jeunesse. Affublés d'un pantalon trop long, d'une casaque de laine lourde et flottante, on dirait des gosses, mal vêtus dans les effets de leurs parents. Ils sont pitoyables et l'on se demande avec anxiété quels horribles crimes ces enfants ont bien pu commettre pour être bannis à jamais de la société.» Léon Collin (1880-1970) a parcouru toutes les mers du globe et tout l'Empire français. Armé d'un appareil photo et d'un carnet de notes, ce médecin militaire consigne ce qu'il voit, recueille témoignages, lettres et poèmes parfois, cherche à comprendre ce que son objectif saisit. Mais rien n'avait préparé ce fils de négociant en vin à affronter le spectacle de l'enfer carcéral des colonies de Guyane (de 1906 à 1910) et de Nouvelle-Calédonie (de 1910 à 1913). Rien, pas même la boue des tranchées de la Première Guerre mondiale ni les horreurs de la Seconde, ne semble l'avoir autant impressionné. Les carnets retrouvés du docteur Collin, riches de 130 photographies inédites, constituent un document exceptionnel.