Cavale : quand l'amour ouvre les portes des prisons...

J'avais dix-huit ans, j'étais paumée, et le destin m'a fait un cadeau: il m'a fait rencontrer André Ségura, le gentleman braqueur. Un artiste, qui n'a jamais blessé qui que ce soit... Il était à peine plus âgé que moi et, sur sa moto, il m'a emmenée en voyage. Pendant des années, nous avons été en cavale: onze condamnations, six évasions. Je l'ai suivi dans toutes ses errances, dans tous les pays et, à chaque nouvelle détention, j'ai été là. Je me suis enchaînée aux grilles du palais de justice, j'ai harcelé des magistrats pour faire valoir les droits des prisonniers, nous avons fait l'amour dans les parloirs, conçu notre deuxième enfant derrière les hauts murs. J'ai vendu des fleurs sur les marchés, nettoyé des studios pleins de cafards, et j'ai élevé nos filles contre vents et marées. Dédé a payé sa dette, nous avons recommencé une existence normale... Mais un jour de 2004, la mauvaise nouvelle est tombée: la Belgique réclame des arriérés de prison. Aujourd'hui, André Ségura est, de nouveau, un homme en cavale. Et je continue le combat... Couverture: vandepub Photo: Pascal Saura