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Résumé
Un zébu léchant les pierres « Il avait retrouvé sans mélancolie les pistes cahoteuses, les villages dispersés, et puis les maisons de son clan, hautes sur leurs pilotis de bois, avec leur plancher en bambou ou en planches, leurs portes, à l'ouest pour les vivants et à l'est par laquelle ne sortent que les morts. Il avait vu les petits bouviers, comme il était jadis, les jambes éraflées par les herbes, les épaules osseuses à peine couvertes d'un T-shirt déchiré, d'un beige indéfinissable de trop de latérite mal lavée. » Laurence Ink ne décrit pas un pays, ni un peuple : elle évoque une âme. Et elle fait entrer son écriture en résonance avec cette âme pour que le lecteur à son tour en perçoive quelque chose. Ses textes sont justes parce qu'ils sont humbles. Ils assument le non-dit, ils manient l'ellipse, l'allusion et la suggestion pour établir une sorte de relevé émotionnel de l'Île rouge. C'est en les relisant, en les méditant, en les laissant épaissir dans le souvenir que peu à peu on prend leur mesure.