La maison d'école

Julia grandit dans les monts du Sancy, au début du XXe siècle, entre un père aimant et une mère hostile. De son enfance, elle garde une blessure secrète, inconsciente et terrible. Elle n'a qu'un désir depuis toujours : devenir institutrice. Ses voeux se réalisent, elle est diplômée de l'école normale. Nommée à Issoire, Julia pourrait être heureuse mais, à la suite d'une déception amoureuse, elle demande sa mutation. Elle pose bientôt ses valises dans un hameau au pied des Monts Dore. Sur ces pentes, les enseignants ne restent guère, le pays est pauvre, saigné en hommes par la guerre, isolé l'hiver par la neige. Cependant, grâce au soutien de quelques familles, Julia se fait à cette existence rude et une nouvelle vie s'offre à elle... Josette Boudou nous raconte l'histoire de Julia, inoubliable « petit bout de femme » courageux et sensible. Bientôt, sur la droite du chemin, apparut une maison couverte en chaume d'un brun sale. Au bruit des pas du cheval, une femme et deux gamins parurent sur le seuil, le regard à la fois timide et curieux. « C'est Combe-Noire, dit le roulier, on a fait un peu plus de la moitié du chemin. Maintenant on va prendre le raccourci, avec la carriole on n'aurait pas pu. Tâchez de vous en souvenir, vous le prendrez pour descendre à Rochessagne, ça gagne un bon bout de temps. »