L'orange vide

Prends le temps de dire merci pour la beauté qu'il t'est donné de capter du monde et, si possible, parles-en ou redonne-la selon les moyens dont tu disposes. Sens que ce que tu comprends de la vie, de l'amour ou de la mort, n'est qu'une des infinies façons de les vivre, et que ces bagages, jamais tu ne pourras t'en servir à des fins de pouvoir sur les autres : il faudra que tu les laisses ici pour mieux aller où tu t'en vas. Et si tu dois laisser quelques choses ou traces derrière toi, fais-en sorte que ce soit ce que tu aurais aimé avoir trouvé à ton entrée dans ce monde, ou que cela en donne des pistes. Aime, aime de cet amour qui tue la vanité de ta durée sur terre, vanité ou vindicativité de ton incompréhension face à certaines choses d'ici ou d'ailleurs, d'avant ou d'après. Et aime, aime encore jusqu'à l'oubli, l'oubli de croire être rien : c'est quand il n'y aura plus rien de toi en toi que l'amour commencera. Mais ce n'est encore là qu'une façon terrestre d'essayer de dire ces choses-là.