L'écriture ou la vie

La où je pensais devoir lire encore un de ces livres larmoyants sur la seconde guerre mondiale ( lu et relu ) je suis tombée face à bien plus que ça. Véritable témoin de la mémoire d'un déporté, l'écriture ou la vie est une sorte d'autobiographie dans laquelle Semprun raconte son retour dans un camp de concentration, sa lutte avec la vie, le regard des autres, ses envies d'écriture et des souvenirs personnels. On y croise Aragon, on écoute Armstrong et lit du Baudelaire. Une vraie bonne surprise, que je recommande à ceux qui aiment bien ce sujet, et à ceux qui connaissent semprun et veulent en savoir plus sur sa vie. (Aux autres aussi évidemment ) "Il faudrait leurs raconter la fumée: dense parfois, d'un noir de suie dans le ciel variable. Oui bien légère et grise, presque vaporeuse, voguant au gré des vents sur les vivants rassemblés, comme un présage, un au revoir. Fumée pour un linceul aussi vaste que le ciel, dernière trace du passage,  corps et âme, des copains. "

J'ai trouvé la seconde moitié du roman un peu lassante, mais l'œuvre demeure tout de même très intéressante. Je la recommande fortement. Elle est émouvante, forte, inspirante

Une lecture qui forcément touche, rien que par le sujet abordé mais étonnamment ce n’est pas un récit qui en abuse. C’était agréable de voyager dans les souvenirs de l’auteur. Tout y est fluide comme le temps qui passe finalement. Mais l’écriture permet justement de retenir un peu de ce temps qu’on oublie aussi parfois très, trop vite.