Le quatrième singe

Démarrage difficile mais après ... on veut savoir et tout de suite ... même si à un moment donné on a l’impression de sentir le dénouement mais bon moment de lecture

Tout le monde ou presque connaît les singes de la sagesse, ne serait-ce qu’en Emoji ! Ils sont trois : le premier se couvre les yeux, le deuxième les oreilles et le troisième la bouche. Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire. A Chicago, un tueur en série s’inspirant de ces préceptes, terrorise la ville : en cinq ans, il a enlevé sept femmes. Deux jours après le kidnapping, il envoie à la famille une oreille de sa victime… puis, les yeux… Enfin, la langue. Dans un petit paquet blanc, avec un joli nœud noir. Toujours le même mode opératoire. Le comble de l’horreur étant que ces jeunes femmes sont tuées pour « punir » leur famille, généralement leur père, coupable de malversations financières ou pire… D’où le quatrième singe, celui qui représente le dernier impératif : ne pas faire. Le mal, bien entendu. Depuis cinq ans, l’enquête piétine. Aucune piste, le tueur ne commet aucune erreur. La police arrive toujours trop tard. Jusqu’au jour où un banal accident de la circulation va changer la donne. Un matin, un type est percuté par un bus… Rien d’extraordinaire, mais on retrouve sur lui un petit paquet blanc, avec un joli nœud noir, contenant une non moins jolie oreille. S’agit-il du tueur aux quatre singes (T4S), ainsi que l’a surnommé Sam Porter -le flic chargé de l’enquête ? Tout le laisse penser. Un vrai coup de bol ! Sauf que l’oreille doit bien appartenir à quelqu’un et que ce quelqu’un semble être la fille d’un ponte de l’immobilier… et que les flics seraient bien avisés de la retrouver avant qu’elle meure…   Voici un polar qui trainait dans ma PAL depuis un bon moment et dont l’éditeur promettait une rencontre entre Seven et le Silence des Agneaux… C’est un peu excessif mais j’avoue avoir passé un très bon moment de lecture. Plusieurs points positifs : le suspens en premier lieu. On est dans une course contre la montre, il faut impérativement retrouver la jeune victime, la police n’a que peu de temps (généralement un être humain meurt de soif en trois jours). Deuxième point fort, la découverte d’une sorte de journal du tueur qui raconte son enfance : une famille aimante, dans un beau quartier, avec des voisins agréables… L’idéal américain… qui dérape au fil des pages ! L’idée de ce mélange entre l’enquête haletante et la lecture du journal (où on va de surprise en surprise, sans savoir s’il raconte la vérité ou si tout est inventé) est plutôt malin et ça fonctionne bien, donnant une ambiance très particulière au thriller. Du côté des personnages c’est un peu plus décevant : quelques stéréotypes, notamment le flic qui ne se remet pas de la mort de son épouse, le magnat de l’immobilier pourri jusqu’au dernier degré… J’en passe !  Enfin, mention spéciale pour la fin qui est vraiment très réussie.