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Résumé
Le Rite d'Adoption et l'initiation des femmes en franc-maçonnerie L'interdiction d'initier des femmes en franc-maçonnerie, proclamée en 1723 par les Constitutions d'Anderson, est respectée jusqu'à nos jours parla majorité des obédiences à travers le monde. Cependant, à peine vingt ans plus tard, cette interdiction était déjà bravée en Angleterre puis, de façon plus affirmée, aux Pays-Bas, au Danemark, en Allemagne et en Suède. En France, pendant une courte période (vers 1750), nombreuses furent les femmes initiées comme les hommes - jusqu'à ce que le Grand Orient de France promulgue un Rite dit d'Adoption (1774) régissant les loges du même nom, celles-ci étant les seules désormais à pouvoir recevoir des femmes. Des dizaines de loges d'Adoption virent ainsi le jour. Cette nouvelle possibilité marqua « l'éclosion d'une conscience collective maçonnique féministe » (Denise Oberlin) qui débouchera sur la création, en 1945, de l'Union Féminine Maçonnique de France, premier nom de la Grande Loge Féminine de France (1952), devenue la première obédience maçonnique féminine dans le monde par ses effectifs et son éclat. Comment cette histoire a-t-elle pu se dérouler face à l'hostilité ou aux railleries de ceux qui ne voyaient que des inconvénients à cette forme vivace et originale de libération des femmes ? Comment une continuité a-t-elle pu s'établir entre les aristocrates éclairées du XVIIIe siècle et les femmes de toutes conditions qui peuplent et animent aujourd'hui les loges féminines ? Comment cet engagement de trois siècles fut-il possible dans une Europe qui connut tant de renversements intellectuels et tant d'affrontements guerriers ? Il faut, pour comprendre ce cheminement lent et victorieux, étudier les rituels - multiples - dont les loges d'Adoption, patiemment, se sont dotées, et pas seulement en France. C'est ce travail colossal de recherche et de comparaison qu'a accompli Jan Snoek, universitaire internationalement renommé, et dont il offre ici la synthèse dans une édition spécifique en langue française. Préface de Cécile Révauger, postface de Denise Oberlin.