Le quartier

Partie précipitamment de Bergort, banlieue défavorisée de Stockholm, pour New-York, Yasmine a tout laissé derrière elle, surtout son frère Fadi, jeune homme paumé et délinquant. Pendant quatre ans, elle n’a donné de nouvelles à personne, et a tenté d’oublier son enfance et son adolescence malheureuse. De loin en loin, elle recevait quelques mails d’amis auxquels elle ne répondait jamais jusqu’à ce message qui l’informe de la mort de Fadi. Fadi, lui aussi parti, mais pour faire le djihad en Syrie… Yasmine est anéantie mais presque simultanément elle reçoit un email de sa mère qui lui dit que Fadi est vivant et lui joint des photos qui semblent le confirmer. Yasmine repart donc en Suède pour tenter d’en savoir plus et de retrouver Fadi. Mais quand elle arrive à Bergort enflammé par des émeutes violentes, on lui fait comprendre qu’elle n’est pas la bienvenue et que ses questions la mettent en danger. Parallèlement, à Londres, Klara Walldéen collabore à la rédaction d’un rapport sur les conséquences d’une éventuelle privatisation de la police dans l’union européenne ; rapport qui doit être présenté quelques jours plus tard lors d’une grande conférence sur la justice à Stockholm. Klara ne va pas bien, elle boit beaucoup et se fait voler son ordinateur… Elle aussi commence à poser des questions et lorsque l’un de ses collègues meurt, elle se met à enquêter sur une mystérieuse société de sécurité privée. La rencontre de Yasmine et de Klara à Stockholm leur permettra de trouver certaines réponses, plutôt dérangeantes… Je voulais lire ce thriller dont le thème m'intéressait depuis longtemps. Je suis plutôt satisfaite de ma lecture, (même après avoir vu qu’il existait un « premier volet » Apnée – damned ! ) qui a tenu ses promesses, malgré quelques raccourcis et quelques invraisemblances. L’intrigue est relativement complexe : on suit à la fois Yasmine, Klara, et Fadi. Quelques flashbacks sont instillés pour mieux comprendre les personnages, notamment Fadi qui, sans horizon, s’est radicalisé au point de vouloir se sacrifier en Syrie. Le contexte social suédois est particulièrement intéressant : l’auteur dépeint l’envers du modèle social et économique scandinave, la Suède étant touchée par d’importantes inégalités dont pâtissent les populations issues de l’immigration et par une certaine violence (les émeutes décrites par Joakim Zander ne sont pas de la fiction).   Au passif de ce thriller noir, le personnage de Yasmine pour lequel je ne suis pas parvenue à avoir de l’empathie. Je l’ai trouvée très égocentrée, froide et terriblement ingrate à l’égard de sa mère (son père, je comprends…). Certes, elle a des excuses, et cherche à se racheter vis-à-vis de son frère mais elle n’est pas parvenue à me toucher. Un voyage à Stockholm bien loin des sentiers touristiques balisés !